JPMorgan Asset Management prévoit de convertir l’année prochaine un certain nombre de fonds communs de placement actifs aux États-Unis en ETF passifs. Le gestionnaire d’actifs n’est pas seul. Globalement, le passif commence à rattraper l’actif.
JPMorgan a déjà baptisé quatre fonds communs actifs en fonds passifs cette année. Cela permet au gestionnaire d’actifs de réduire ses coûts et de facturer des frais moins élevés. En tant qu’ETF, on dispose de plus d’informations sur le contenu des fonds, ce qui permet d’économiser des impôts.
Le conseil d’administration du fonds prévoit de prendre une décision sur les conversions en février 2023. S’ils sont approuvés, les fonds communs de placement seront convertis en FNB transparents, gérés activement, avec essentiellement les mêmes stratégies d’investissement que les fonds communs de placement actuels.
Il s’agirait notamment du US Aggregate Bond ETF (1,2 milliard de dollars), du High Yield Research Enhanced ETF (418 millions de dollars) et du Corporate Bond Research Enhanced ETF (48 millions de dollars), selon le Financial Times.
Passage au passif
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une tendance plus large consistant à délaisser les fonds communs de placement gérés activement au profit de fonds indiciels passifs. Cette année a vu une accélération de la conversion aux fonds passifs, stimulée par un bond des flux vers les fonds obligataires et mixtes, selon les propres recherches de JPMorgan Asset Management.
Les données de la société de fonds montrent que la part des fonds passifs dans le total des actifs sous gestion des fonds d’actions basés aux États-Unis a dépassé 50 % au début de cette année. Toutefois, l’avance des fonds passifs en actions n’a pas augmenté autant que celle de leurs homologues passifs à revenu fixe. Cette catégorie est passée de 46 % du total des actifs sous gestion à la fin de 2019 à 52 % en août 2022, selon JPMorgan.
Selon les données de l’EPFR, un fournisseur de données sur les flux de fonds, la tendance à l’investissement passif ne se limite pas aux États-Unis. À la mi-octobre, les fonds passifs d’actions et d’obligations ont attiré un total de 379 milliards de dollars et 178 milliards de dollars de flux de fonds dans le monde, respectivement, tandis que les fonds actifs d’actions et d’obligations ont connu des sorties de fonds de 215 milliards de dollars et 442 milliards de dollars, respectivement, a rapporté le Financial Times à la fin du mois dernier.
Le passif surpasse l’actif
Les coûts élevés et les performances médiocres semblent être le principal facteur qui pousse à adopter des stratégies d’investissement passives. Au début de l’année, les données de Morningstar montraient déjà que 2022, malgré une volatilité accrue, n’a pas été une nouvelle fois une meilleure année pour les gestionnaires actifs.
Le baromètre Morningstar European Active/Passive, un rapport semestriel qui compare la performance des fonds actifs basés en Europe à celle des fonds passifs dans leurs catégories Morningstar respectives, a montré que les gestionnaires actifs ont une fois de plus été à la traîne des alternatives passives en 2022.