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C’est le moins que l’on puisse dire : l’Arabie saoudite fait l’objet de nombreuses polémiques. Qu’il s’agisse d’événements sportifs ou d’investissements, l’immense royaume du Moyen-Orient suscite des réactions mitigées. La récente introduction en Bourse du géant pétrolier Saudi Aramco a représenté un test décisif pour les investisseurs, qui ont dû se demander s’ils voulaient ou non se positionner dans le pays. Investment Officer consacre cette semaine son top 5 aux fonds d’actions les plus exposés à l’Arabie saoudite.

Le match de la Supercoupe espagnole, opposant le Real Madrid à l’Atlético Madrid, ne s’est pas joué en Espagne, mais à Djeddah cette saison. Le Dakar ne traverse plus le territoire européen, africain ou même sud-américain : il se tient cette année en Arabie saoudite. Ces deux événements ont donné lieu à un débat animé : fallait-il vraiment les organiser dans un pays qui n’a pas particulièrement bonne réputation ? Après tout, le régime a commandité l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi et est impliqué dans la guerre civile au Yémen. En outre, les droits de l’homme y sont régulièrement violés. Et la liste ne s’arrête pas là.

Mais si les décideurs sportifs choisissent tout de même d’y organiser leurs activités, pourquoi les investisseurs devraient-ils faire la fine bouche ? Constatons tout d’abord qu’aucune ligne tranchée n’a été prise en la matière. Ainsi, l’Arabie saoudite ne figure pas sur la liste des pays exclus par certaines maisons de fonds, contrairement à la Libye, la Corée du Nord et la Syrie – trois pays où, à la différence de l’Arabie saoudite, les investissements sont peu nombreux. Mais le MSCI Saudi Arabia compte 33 noms avec – et cela n’étonnera personne – une part élevée (plus de 31 % au total) pour les secteurs des matières premières et de l’énergie. La palme revient toutefois au secteur financier (50 %), de loin la plus forte pondération ; les télécoms et les entreprises liées à la consommation apportent une certaine diversification.

Alors que l’Arabie saoudite ne figurait jusqu’alors même pas dans l’indice MSCI Frontier Markets, MSCI a annoncé en 2019 qu’il allait inclure le royaume à la fois dans l’indice MSCI Emerging Markets et dans le MSCI ACWI. Cette décision a été prise en concertation avec des investisseurs internationaux et fait suite aux mesures prises par le gouvernement pour favoriser l’accès des investisseurs étrangers au marché d’actions saoudien.

Il est donc désormais devenu plus difficile, pour les investisseurs, de faire totalement l’impasse sur le pays. Et l’entrée en Bourse très attendue de Saudi Aramco, en décembre 2019, n’a pas arrangé les choses. Avec une capitalisation boursière de près de 2000 milliards de dollars, la compagnie pétrolière nationale est de loin la plus grande entreprise au monde. À titre de comparaison, le numéro deux, Apple, affiche une capitalisation de 1,4 milliard de dollars seulement. Il semblait donc difficile, pour les investisseurs, de bouder le titre. Or, les premiers signaux montrent que les investisseurs occidentaux, de manière générale, n’ont pas cherché à se positionner sur l’action, justement du fait de la controverse suscitée par la politique saoudienne.

Fin janvier 2020, aucun fonds d’actions internationales ou des marchés émergents distribué aux Pays-Bas n’investissait plus de 6 % de son portefeuille en Arabie saoudite. Dans ces catégories, une pondération de plus de 3 % pour le pays fait même figure d’exception. Seuls les fonds d’actions axés sur l’Afrique et le Moyen-Orient accordent une part plus grande à l’Arabie saoudite. Nous présentons cette semaine dans le Top 5 un aperçu des fonds les plus exposés à l’Arabie saoudite dans cette catégorie.

Le fonds JPM Emerging Middle East Equity occupe de loin la première place, avec une allocation légèrement supérieure à 60 % pour l’Arabie saoudite, via notamment des positions dans Al Rahji Bank (9,6 %), The National Commercial Bank (5,3 %), Mouwasat Medical Services (4,5 %) et Saudi Basic Industries Corp (4,5 %). Cette pondération importante du pays n’est pas étrange, dans la mesure où le fonds met exclusivement l’accent sur le Moyen-Orient et n’investit pas en Afrique (du Nord), comme le font nombre d’autres fonds de la catégorie.
Loin derrière, la deuxième place revient à l’Amundi Funds Equity MENA. Le portefeuille est investi pour plus de 42 % en Arabie saoudite, avec une position de taille dans Al Rahji Bank (9,9 %). The National Commercial Bank (3,5 %) et Saudi Basic Industries Corp (3,9 %), mais aussi Saudi Telecom (4,1 %) comptent parmi les dix positions les plus importantes.




Name Saudi Arabia % Total Ret 1 Yr (Mo-End) EUR Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR Morningstar Analyst Rating Morningstar Rating Overall ISIN Base Currency KIID Ongoing Charge
JPM Emerging Middle East Equity Fund 60,84 12,80 7,79 11,46   ÙÙÙ LU0401356422 Euro 1,80
Amundi Funds Equity MENA 42,62 9,47 4,76 11,41   ÙÙÙ LU0569690554 Euro 2,05
Lazard MENA Fund 37,94 1,22 6,26 10,20   ÙÙÙÙ IE00B7YD8J82 US Dollar 1,60
Franklin MENA Fund 27,16 14,00 6,55 9,66   ÙÙÙ LU0352132285 Euro 2,53
Schroder ISF Middle East 18,42 15,59 3,28 9,21   ÙÙÙ LU0316459139 Euro 1,99
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