
Comment les jeunes banquiers privés s’épanouissent-ils dans leur carrière ? Quels sont les aspects de leur travail qu’ils préfèrent ou aiment le moins ? Investment Officer a mené l’enquête. Le troisième article de la série met à l’honneur Julie Verhaeghe (29 ans), banquière privée chez Mercier Van Lanschot depuis 2023.
Pourquoi avez-vous choisi le métier de banquière privée ?
Julie Verhaeghe : « J’ai toujours été intéressée par l’économie et la finance. Après mes études de droit, j’ai pu rejoindre Belfius en tant que stagiaire, où je suis devenue par la suite analyste financière. J’ai ensuite travaillé chez Berenberg à Londres. Au fil du temps, je me suis rendu compte que c’était le contact avec des entrepreneurs qui me plaisait le plus. Il est fascinant de voir comment ils développent une entreprise ou des produits pour lesquels je n’avais même pas imaginé qu’il existait un marché. »
« Le métier de banquière privée est idéal pour moi, car vous êtes toujours en contact avec les marchés financiers, mais vous avez aussi beaucoup de contacts personnels avec les clients. De plus, il s’agit d’un travail très varié, avec des clients issus de secteurs très différents, pour lesquels je peux faire beaucoup de choses différentes, des dossiers de crédit aux discussions sur les portefeuilles. Je peux aussi m’impliquer dans des projets de la banque, comme le lancement d’un programme pour la nouvelle génération. »
Comment êtes-vous formée et encadrée en interne chez Mercier Van Lanschot ?
« Mercier Van Lanschot croit vraiment en une approche axée sur la pratique. J’ai immédiatement rencontré des collègues et j’ai pu participer à un certain nombre d’entretiens. J’ai également eu rapidement l’occasion de suivre les dossiers moi-même. En outre, j’ai pu suivre une formation auprès de l’organisation sectorielle bancaire Febelfin, spécifiquement destinée aux banquiers privés. C’est très intéressant, car vous apprenez à connaître beaucoup de gens qui travaillent dans d’autres institutions financières. »
Votre portefeuille de clientèle est-il plus susceptible d’être composé de clients plus jeunes ou plus âgés, ou s’agit-il d’un mélange ?
« C’est un bon mélange des deux. J’ai des clients assez jeunes et d’autres plus âgés. Plutôt que de rechercher une correspondance selon l’âge, la banque essaie de trouver quelqu’un avec qui on est en phase. De plus, on attend également de vous que vous recherchiez vous-même de nouveaux clients. »
Comment fonctionne cette prospection ? Avez-vous dû surmonter certains obstacles ?
« En fait, cela se passe très bien pour moi. Par exemple, je participe souvent à des événements et je trouve qu’il est facile de parler aux gens. Le fait que je vienne moi-même d’une famille d’entrepreneurs y est peut-être pour quelque chose. Je me présente, j’écoute leur histoire et je leur demande s’ils souhaitent en savoir plus sur notre approche. Les gens sont souvent ouverts à cela. Pour être honnête, je trouve parfois plus facile de commencer avec un nouveau client que de reprendre un client existant. En effet, ces derniers sont déjà habitués à une certaine approche, et je ne veux certainement pas qu’ils soient moins bien servis qu’auparavant. »
Vous arrive-t-il d’être confrontée à des préjugés sur votre âge de la part de vos clients ? Comment établissez-vous la confiance avec eux ?
« Honnêtement, je n’en ai pas encore fait l’expérience. Vous créez la confiance en écoutant attentivement les besoins des clients. Par exemple, un client souhaite-t-il un contact hebdomadaire ou préfère-t-il que vous l’appeliez seulement une fois par trimestre ? En tant que banquier, vous n’êtes pas seulement la personne de contact pour les investissements, mais aussi pour d’autres services, tels que la planification successorale. Grâce à ma formation juridique, à ma connaissance des investissements et à ma formation Febelfin, je peux généralement répondre moi-même aux questions de base. Je peux poser des questions plus précises aux responsables de la planification successorale, par exemple, et faire un retour à mon client. »
Pour vous, quels sont les aspects les plus intéressants et les moins intéressants de votre travail ?
« Le contact personnel avec les clients est sans aucun doute l’aspect le plus intéressant, ainsi que la polyvalence du travail. Aucun jour ne ressemble à un autre. Les tâches administratives sont en revanche moins intéressantes. Bien que la technologie soit d’une grande aide, certaines procédures et certains rapports prennent encore beaucoup de temps. Mais cela fait partie du jeu. »
Comment la technologie vous aide-t-elle dans votre travail ?
« La technologie joue un rôle de plus en plus important dans notre secteur, et c’est également le cas chez Mercier Van Lanschot. Elle est également très utile pour le contact avec les clients. Grâce aux plateformes numériques, nous pouvons informer ou aider les clients plus rapidement. Le contact personnel reste important, mais la technologie apporte certainement un soutien important. Personnellement, je préfère le contact personnel aux solutions technologiques. »
D’après votre expérience, quelles sont les principales tendances actuelles dans le secteur de la banque privée ?
« Ce qui me frappe le plus, c’est l’importance de la nouvelle génération. Alors que parler d’argent était autrefois plus tabou entre les générations, il y a aujourd’hui beaucoup plus d’ouverture. Les parents veulent vraiment préparer leurs enfants à gérer l’argent et les investissements de manière responsable. Il y a plus de transparence sur les actifs et leur transfert. Quant à la jeune génération, elle s’intéresse de plus en plus aux investissements durables. »
À quoi ressemble votre avenir ?
« J’ai changé plusieurs fois d’emploi par le passé, mais aujourd’hui, je me sens parfaitement à l’aise. J’ai beaucoup de liberté ici. Mercier Van Lanschot est ouvert aux nouvelles idées et tout le monde est très accessible. C’est aussi une banque très entreprenante et sportive, qui correspond donc bien à qui je suis. »
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