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Les investisseurs en quête de sécurité trouvent souvent refuge dans les actions de qualité. Ils estiment en effet que ces entreprises robustes sont à même de limiter les pertes grâce à leur position dominante sur le marché, leurs modèles d’affaires éprouvés et leur bilan solide.

En 2018, par exemple, l’indice MSCI World Quality n’a cédé que 0,74 %, tandis que le MSCI World abandonnait plus de 4 %. En 2011, l’indice axé sur les actions de qualité a terminé sur une avancée de plus de 7 %, devançant de plus de 9 points de pourcentage le marché dans son ensemble. Lors de la crise financière mondiale de 2008 aussi, les actions de grande qualité ont su tirer leur épingle du jeu. Mais cela n’a pas été le cas en 2022 : les craintes inflationnistes et le spectre de la hausse des taux ont bouleversé les marchés et les actions de qualité n’ont globalement pas offert la protection habituelle. L’indice MSCI World Quality a subi une perte de près de 13 % et sous-performe le MSCI World de 4 points de pourcentage.

Tant que les valorisations restent raisonnables, les entreprises de qualité sont considérées comme des composantes buy-and-hold idéales d’un portefeuille d’investissement, un noyau solide d’entreprises mûres qui, sur la durée, ont montré qu’elles pouvaient encaisser les coups. Aux antipodes des choix plus aventureux, ces placements constituent une composante fiable du portefeuille, qui accroissent son caractère défensif.

S’il est difficile de s’accorder sur une définition uniforme de la qualité, les atouts qu’on attribue généralement à ces actions sont un rendement sur fonds propres supérieur, une marge bénéficiaire nette élevée, une croissance régulière des bénéfices et un financement prudent.

Ces caractéristiques très recherchées reposent sur un avantage concurrentiel durable, qui découle d’avantages tirés de l’échelle de l’entreprise, de son réseau, de ses actifs immatériels ou obtenus au niveau des coûts. En outre, une équipe de direction compétente exécute le plan d’activité de l’entreprise. On remarquera l’absence, dans cette liste, d’un avantage concurrentiel issu d’une technologie plus sophistiquée. Car si l’innovation technologique peut donner une longueur d’avance à une entreprise, la durée de cet avantage concurrentiel est de plus en plus limitée. C’est notamment l’une des raisons pour lesquelles les gérants du fonds GuardCap Global Equity n’ont jamais envisagé d’investir dans Apple. La firme à la pomme a en effet lancé de nombreux nouveaux produits (révolutionnaires), mais selon les gérants, Apple n’est, au final, qu’un fabricant de produits électroniques. Or, au fil de l’histoire, de nombreuses entreprises ont vu fondre leur avantage technologique (parfois acquis de longue date) avec l’arrivée d’un concurrent présentant un produit encore plus révolutionnaire. Cela a notamment été le cas de Nokia ou de BlackBerry, dont la position dominante s’est érodée.

Mais alors que les entreprises de qualité possèdent des caractéristiques qui enthousiasment généralement les investisseurs, elles sont loin d’avoir séduit en 2022. Sur chacun des quatre trimestres, le MSCI World Quality est non seulement resté dans l’ombre du MSCI World, mais a terminé dans le rouge. Les performances décevantes des actions de qualité s’expliquent par l’accent mis sur la croissance parmi les sociétés de l’indice, la prédominance des sociétés technologiques et l’absence de sociétés énergétiques, qui ont affiché, de loin, les meilleurs résultats de l’année. Les logiciels, le matériel informatique et les semi-conducteurs, et notamment les poids lourds de l’indice que sont Apple, Microsoft, NVIDIA et ASML, ont signé un cru décevant. 

Cela ne signifie pas pour autant que les investisseurs qui privilégient la qualité ont boudé ces actions, bien au contraire. Ainsi, les gérants du fonds Maj Invest Global Value Equities sont très positifs vis-à-vis des semi-conducteurs et ont pris des positions dans KLA, Teradyne et Micron Technology, notamment, au cours des douze derniers mois. Stuart Rhodes, gérant du fonds M&G Global Dividend, a ainsi profité de la pression sur les cours des entreprises de qualité pour accroître le potentiel de croissance de son portefeuille, en s’exposant à KLA, ASML et Broadcom. 

Si la sous-performance des actions de qualité, en 2022, offre la possibilité de renforcer le cœur de portefeuille, ce sont au final les actions de faible qualité qui ont devancé le marché. C’est pourquoi le top 5 de cette semaine est établi sur la base de la note Risk Model Factor Profile de Morningstar, pour les fonds de la catégorie des actions internationales de grande capitalisation mixtes. Le facteur de qualité s’appuie sur la rentabilité et le levier financier d’une entreprise. Le rendement sur fonds propres sur une période de 12 mois et le rapport entre la dette et les fonds propres jouent un rôle essentiel pour le déterminer. Les percentiles vont de 1 (la meilleure qualité) à 100 (très mauvaise qualité).

 

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