Raphael Elmaleh, Keren Finance
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Le contexte actuel reste troublé, mais le gestionnaire de Keren Patrimoine a relevé la proportion d’actifs risqués durant le quatrième trimestre 2018, afin de profiter de la baisse des cours. Le principal fonds du gestionnaire français a déjà récupéré une bonne partie du recul encaissé en 2018.

Keren Finance est une société de gestion française qui s’est imposée ces dernières années dans le cœur des investisseurs belges grâce à son fonds Keren Patrimoine, un fonds mixte flexible noté 5 étoiles chez Morningstar.

Ce produit a dégagé une performance annualisée supérieure à 6% durant la dernière décennie en dépit d’une exposition sur les marchés boursiers limitée à 35% des actifs sous gestion. Ce produit représente pratiquement 50% des encours de Keren Finance, le reste étant réparti sur quatre autres fonds, notamment un fonds mixte flexible immobilier (Keren Fleximmo), un fonds obligataire sur la dette d’entreprise (Keren Corporate) et un fonds sur les petites capitalisations françaises (Keren Essentiels).

Internationalisation

« Depuis notre création, nous nous sommes très rapidement tournés vers l’étranger », souligne Vincent Schmidt (CEO de Keren Finance) dans un entretien avec Investment Officer, « notamment vers la Suisse, la Belgique et le Luxembourg. Nous sommes aujourd’hui référencés auprès de nombreux assureurs-vie du Royaume ». Il souligne également que si les actifs sous gestion se sont repliés en 2018, ce fut surtout par l’effet du recul des marchés tandis que les sorties de capitaux sont restées relativement limitées. « Les sorties les plus significatives se sont concentrées sur Keren Essentiels, essentiellement de la part d’acteurs institutionnels ».

Mais Vincent Schmidt constate également que tous les fonds ont bien débuté l’année 2019, et ont déjà refait une bonne partie de leur retard. « Nous avons un horizon de trois à cinq ans au niveau de nos portefeuilles, avec une gestion de conviction qui se base sur de nombreuses rencontres avec les équipes dirigeantes. Selon nous, il ne fait pas de sens de tout vendre dans un marché baissier pour protéger quelques points de performance ». 

Haut rendement

Raphaël Elmaleh (Gestionnaire de Keren Patrimoine et de Keren Corporate) souligne  que Keren Patrimoine présente la particularité d’être un fonds flexible dont la poche obligataire sera principalement exposée sur les obligations à haut rendement. Il indique avoir profité des conditions de marché pour relever son exposition sur les actifs à risque durant le dernier trimestre de l’année dernière. 

« Suite au mouvement de baisse, nous avons passé en revue nos différentes positions dans le haut rendement, notamment les distributeurs qui avaient été fortement touchés comme But, Rallye/Casino ou FNAC Darty. Et nous sommes généralement arrivés à la conclusion que la baisse n’était pas spécialement fondée. Dans le même temps, notre exposition sur les marchés boursiers est remontée de 23 vers 29%, mais c’est toutefois sur la partie du haut rendement que nous avons été le plus actif, en remontant certaines positions qui avaient été fortement décotées ». 

Raphaël Elmaleh conserve actuellement sa plus forte conviction sur le haut rendement. « L’inflation est faible, et les banques centrales ne vont plus bouger à court terme. Les taux réels se sont donc pas prêts à redevenir positifs ». Dans ce contexte, les taux de défaut resteront faibles et le haut rendement sera soutenu.

« De leur côté, les perspectives sur les actions restent dépendantes de nombreuses incertitudes géopolitiques ». Il souligne avoir toutefois une forte conviction sur le secteur du luxe, un segment peu endetté, dont la croissance du chiffre d’affaires devrait rester solide durant les prochaines années. « La classe moyenne chinoise va doubler de 300 vers 600 millions de personnes d’ici 10 ans, ce qui constitue une opportunité incroyable pour ces groupes ». 
 

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