La Renell Bank AG, basée à Francfort, qui a annoncé publiquement l’acquisition de la société belge Merit Capital en octobre dernier, est restée muette lundi sur la disparition du gestionnaire d’actifs anversois dont la licence a été récemment retirée.
Marc Renell, PDG de la banque privée allemande, a déclaré à Investment Officer qu’il n’était pas en mesure de faire des commentaires. Je ne peux pas parler de ce sujet. Allez demander à Merit à Anvers», a-t-il dit en répondant au numéro général de la banque indiqué sur son site web, avant de raccrocher.
Un grand nombre des 3 500 clients de la société sont incertains quant au statut de leurs investissements. Selon les médias belges, le mois de mai sera un mois crucial pour Merit Capital, qui aurait quelque 1,25 milliard d’euros d’actifs sous gestion. Plusieurs procédures judiciaires sont en cours et Merit gagnerait du temps pour trouver une issue.
Licence retirée
La semaine dernière, Merit Capital a perdu sa licence belge. Selon un arrêt du Conseil d’État belge, publié le 26 avril, Merit Capital se débat depuis des années avec son modèle de gouvernance et sa rentabilité.
Le retrait de la licence jette une ombre sur l’accord avec la banque Renell, basée à Francfort, qui a annoncé en octobre qu’elle avait accepté d’acquérir Merit sous certaines conditions. Renell Bank a déclaré le 30 septembre qu’elle avait signé un accord en vue de l’acquisition de Merit, mais que l’opération finale, qui devrait être achevée d’ici janvier 2022, était ensuite soumise à des conditions et à l’approbation des régulateurs belges.
L’acquisition apporte avec elle de nombreuses synergies et une accélération de nos objectifs stratégiques. Nous sommes heureux d’avoir franchi cette étape», a déclaré Marc Renell au moment de l’annonce.
Depuis, Renell n’a fait aucune autre annonce concernant Merit Capital.
Chevaux et politique
En Belgique, Merit Capital, une société de courtage ayant des liens étroits avec l’establishment politique libéral du pays et la communauté équestre, prendrait du temps pour intéresser un acheteur potentiel au sauvetage de la société.
Le quotidien flamand De Standaard a rapporté vendredi qu’un tribunal de commerce belge, à la demande de Merit Capital, a nommé deux administrateurs judiciaires pour préparer une liquidation ordonnée de la société, lui donnant jusqu’à la fin mai pour trouver un acheteur. Sans cette nomination, la Banque nationale de Belgique (BNB) aurait pu commencer la liquidation dès le 3 mai.
Dans ses documents judiciaires, Merit a accusé la BNB d’abuser de ses pouvoirs de surveillance. Le Conseil d’État belge a rejeté ces allégations et a confirmé la décision de la BNB de révoquer la licence de Merit.
Caceis condamné à servir le fonds de Merit
Un défi particulier pour Merit et ses administrateurs est de trouver un moyen de sortir du Merit Global Investment Fund, qui est actuellement géré par le fournisseur de services d’actifs français Caceis, qui fait partie du groupe bancaire français Crédit Agricole. Caceis a été condamné par une décision de justice à soutenir le fonds au moins jusqu’au 17 mai.
De retour à Francfort, Renell Bank a été autorisée par le régulateur allemand Bafin à gérer des portefeuilles financiers en juin de l’année dernière. La banque privée allemande avait alors déclaré qu’elle prévoyait de lancer deux fonds d’investissement d’ici à la fin de 2021.
Stratégie d’investissement spécialisée
Sur son site web, Renell Bank indique qu’elle a été fondée à Francfort en 1985 et qu’elle est depuis lors une banque privée gérée par son propriétaire. La banque est autorisée et supervisée par la BaFin, la Deutsche Bundesbank et la FINMA (Suisse).
La banque est également membre du Fonds d’indemnisation des courtiers en valeurs mobilières (EDW). À l’origine, le principal secteur d’activité était la fixation des prix des titres (actions, obligations, fonds) sur les marchés boursiers. Depuis 2020, la banque se concentre sur le financement des entreprises et, depuis juin dernier, sur la gestion de portefeuilles financiers. Renell a déclaré que ses premiers fonds viseraient principalement les investisseurs institutionnels avec une stratégie d’investissement spécialisée.
En tant que société publique, Merit Capital compte 3 500 clients et gère 1,25 milliard d’euros.