ETF's
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Le nombre d’ETF négociés sur les marchés d’Euronext a augmenté de 5 % l’année dernière, pour atteindre plus de 4000. Cette hausse s’est accompagnée d’une diminution de même ampleur du nombre de fonds d’investissement, àplus de 2300. Aux États-Unis, le nombre d’ETF a augmenté d’environ 15 % en 2024 ; on en dénombre désormais 3920. 

Les données des places boursières et des chercheurs montrent que le secteur des ETF est en plein essor. Euronext a indiqué la semaine dernière que le nombre d’ETF échangés sur ses Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Dublin, Lisbonne, Milan et Oslo avait augmenté de 5 % en un an, atteignant 4018 à la fin du mois de décembre. Les trackers remplacent donc les fonds d’investissement (actifs), qui sont de plus en plus nombreux à disparaître. En décembre 2023, Euronext a répertorié 2424 fonds d’investissement. Un an plus tard, il y en avait 2319, soit 5 % de moins.

Nombre d’ETF cotés sur Euronext

Nombre de fonds d’investissement cotés sur Euronext

 

« Les ETF connaissent un grand succès commercial », déclare Ronald Verhagen, Director Investment consultancy chez AF Advisors, et cela ne s’explique pas seulement par la rotation actif/passif. Les ETF à composante active prolifèrent également et ont déjà trouvé une place légitime. En outre, de plus en plus d’ETF sont lancés dans des catégories autres que les actions : par exemple, des ETF à revenu fixe ciblant spécifiquement une région ou des ETF crypto.

M. Verhagen s’est félicité de l’élargissement de l’offre.  « L’on peut ainsi parfaitement utiliser les ETF pour mettre en œuvre des stratégies créatives dans vos portefeuilles : les instruments passifs constituent le noyau, autour duquel gravitent des fonds actifs spécifiques. »

Volatilité

Si les investisseurs institutionnels font un usage limité des ETF, les particuliers ne s’en privent pas. Chez Alpha Research, Eelco Ubbels, qui conseille des gestionnaires de grande fortune et des gestionnaires de patrimoine indépendants, ne qualifierait pas nécessairement ces investisseurs de « passifs ». « Ces investisseurs sont bien actifs, mais ils choisissent consciemment de générer de l’alpha par l’allocation d’actifs plutôt que de rechercher le meilleur fonds d’investissement actif », déclare M. Ubbels. Pour ces investisseurs, la question n’est donc pas de savoir s’ils peuvent trouver un fonds qui fait mieux que la moyenne dans les actions américaines, mais s’ils doivent sur- ou sous-pondérer les actions américaines. « Pour cela, ils choisissent des instruments passifs, qui doivent également être très liquides : les ETF. »

Toutefois, M. Ubbels estime que la croissance des ETF a des limites. « Moins il y a d’investisseurs actifs, plus le marché est sensible aux décisions prises par ce groupe restreint. Cela peut entraîner des mouvements de prix inattendus, en particulier sur les marchés ou dans les secteurs les moins liquides. »

Le marché mondial des ETF est passé de plus de 10 000 milliards de dollars à plus de 13 000 milliards de dollars l’année dernière, selon les chiffres de J.P. Morgan. Cependant, M. Verhagen pense aussi qu’un « équilibre naturel » finira par s’établir. « Ne vous y trompez pas, même si observe aujourd’hui une croissance nette, tous les ETF ne sont pas une réussite, et de nombreux ETF sont retirés du marché. »

Augmentation du ratio ouverture/clôture

Les chiffres américains montrent que le nombre de lancements est de plus en plus important que le nombre de clôtures. L’ETF Think Tank du cabinet de conseil américain Tidal suit chaque semaine le ratio ouverture/clôture des ETF, c’est-à-dire le rapport entre le nombre d’ETF nouvellement lancés et le nombre de clôtures. Ce ratio (calculé sur les 12 mois précédents) était de 2,0 en janvier 2024, est passé à 3,1 en août, puis 3,8 en fin d’année.

Les ETF américains sont toutefois mieux garnis que les ETF européens. Ainsi, alors que le nombre de fonds sur les deux continents est à peu près le même, le total des actifs investis dans les ETF est presque cinq fois plus important aux États-Unis qu’en Europe. Le ratio ouverture/clôture sera donc plus faible en Europe. « Une cotation en Bourse coûte de l’argent et le marketing aussi. Si les fonds collectés ne sont pas suffisants, l’ETF ne rapporte plus rien au gestionnaire d’actifs. Ces derniers peuvent alors rapidement décider de fermer l’ETF, ce qui se produit régulièrement », conclut Ronald Verhagen.

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