En mars, le Baromètre ING des Investisseurs est tombé à son niveau le plus bas jamais enregistré. Les perspectives conjoncturelles se dégradent et beaucoup redoutent une récession mondiale. L’heure est au pessimisme sur les bourses, même si certains parmi les investisseurs plus réguliers commencent de nouveau à chercher les bonnes affaires.
Le Baromètre ING des Investisseurs est tombé à son niveau le plus bas enregistré depuis que l’enquête a été créée en 2004. Alors qu’il se trouvait encore à un niveau neutre de 100 points en février, l’indicateur a dégringolé à à peine 58 points au mois de mars.
Les mesures de confinement combinées à la chute des bourses ont lourdement pesé sur le moral des investisseurs en mars. Jamais les investisseurs belges n’avaient été aussi pessimistes vis-à-vis des perspectives conjoncturelles : pas moins de 64 % des personnes interrogées s’attendent ainsi à une détérioration de la situation économique en Belgique dans les trois prochains mois. Il est frappant de constater que les néerlandophones sont plus nombreux à broyer du noir que les francophones, que ce soit par rapport à la situation actuelle ou à l’évolution future de la conjoncture. Un phénomène qui se répète à chaque récession économique et qui s’explique vraisemblablement par le fait que le nombre d’emplois dans le secteur privé, plus sensible à la conjoncture, est plus élevé en Flandre que dans le Sud du pays.
Pessimisme boursier
35 % des sondés sont persuadés que l’économie mondiale va tomber en récession et 29 % voient la croissance plus ou moins stagner cette année. Que les résultats des entreprises seront mauvais voire très mauvais au premier trimestre est en outre une évidence pour 91 % des investisseurs. Compte tenu de cela, ainsi que de la chute des cours de bourse enregistrée en mars, il n’est pas surprenant que la confiance dans les bourses soit faible. 64 % des investisseurs estiment que la bourse belge va continuer de baisser dans les trois prochains mois. Et pas moins de 36 % redoutent même un véritable effondrement des cours. Soulignons que ce sont les investisseurs moins réguliers qui redoutent le plus un nouveau plongeon des marchés (39 %, contre 28 % chez les investisseurs plus habitués). En outre, ils sont à peine 18 % d’optimistes à s’attendre à une hausse des cours dans les trois prochains mois.
Bonnes affaires
Il est clair que la crise du Covid-19 a secoué les investisseurs : 23 % déclarent ainsi vouloir moins investir à l’avenir. 24 % continueront à investir, mais réfléchiront mieux aux placements qui peuvent encore rapporter. 28 % affirment en revanche qu’ils ne changeront rien à leurs habitudes. Mais il est surtout frappant de constater que pas moins d’un quart des investisseurs belges ne savent tout simplement pas quoi faire avec leur portefeuille en cette période de crise.
Certains investisseurs semblent néanmoins vouloir profiter de la correction actuelle pour faire des bonnes affaires, en particulier chez les investisseurs plus réguliers. Ainsi, 38 % d’entre eux estiment que le moment est bien choisi pour investir dans des secteurs moins risqués, alors que 31 % sont d’un avis contraire. Chez les investisseurs moins assidus, et probablement moins chevronnés, ils ne sont que 25 % à envisager d’acheter, alors que 48 % ne penseraient même pas investir dans des secteurs moins risqués dans les conditions actuelles. Il est aussi à souligner que la plupart des sondés ont une opinion bien tranchée en ce qui concerne les actions : à peine 5 % d’entre eux ne savent pas si le moment est approprié pour acheter ou non. Enfin, en ce qui concerne les obligations, 12 % des personnes interrogées sont incapables de répondre à la question de savoir si la situation actuelle est un bon ou un mauvais moment pour les investisseurs en obligations.