Nicolas Didelot est responsable des fonds multi-asset chez Deutsche Asset Management, une branche très importante chez le gestionnaire allemand avec notamment les fonds Deutsche Invest Kaldemorgen et Deutsche Multiple Opportunities, deux stratégies dont les compartiments luxembourgeois rassemblent plus de 8 milliards d’euros en actifs sous gestion. « Notre gestion n’est pas régie par un indice de référence, et l’équipe de gestion est relativement libre de faire ce qu’elle veut à condition de respecter son budget de risque ».
Limiter le risque
Le but sera d’afficher une volatilité comprise entre 5 et 8 %, un curseur qui sera déplacé en fonction des conditions du marché. « Suite à l’élection de Donald Trump, nous nous étions positionnés de manière prudente pour 2017, ce qui a joué en notre défaveur. Mais depuis le début 2018, le retour de la volatilité a bien servi notre performance, et nous a permis de remonter notre exposition sur les marchés d’actions à des niveaux de valorisation plus favorables ».
Pour le reste de l’année, il s’attend à plus de turbulences dans un contexte de normalisation des politiques monétaires. « Avec des taux américains qui sont désormais proches des 3 %, cela va tout doucement nous amener à réfléchir sur le positionnement de notre poche obligataire. C’est une situation nouvelle par rapport à ce que nous avons connu ces dernières années ».
Couvertures
Une autre caractéristique des fonds flexibles proposés par Deutsche Asset Management vise à limiter le drawdown à un maximum de 10 % durant n’importe quelle année. « Si la perte devient importante, nous allons automatiquement limiter le risque en mettant en place des couvertures. Sauf événement exceptionnel (comme en 2008), nous ne vendrons pas notre portefeuille de lignes directes, mais nous protègerons la performance en achetant des dérivés cotés, liquides et bon marché. Ceci nous permet d’être très réactif par rapport aux événements ».
Le portefeuille actions aura une exposition brute qui oscillera entre 40 et 45 % des actifs sous gestion, avec une exposition nette (après prise en compte des couvertures) qui tournera plutôt entre 15 et 50 % du portefeuille selon les conditions de marché. « A l’heure actuelle, notre portefeuille boursier est exposé sur la technologie, les valeurs financières, et les soins de santé. Et nous préférons les actions européennes en raison de leur potentiel de rattrapage par rapport aux actions américaines. Nous sommes par contre peu exposés sur les valeurs émergentes, qui sont plus volatiles et qui nécessitent un budget de risque plus important. Nous trouvons des opportunités qui sont plus intéressantes en Europe en terme de rapport risque / rendement ».