Jeroen Blokland, Robeco
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La crainte d’assister à une correction des marchés en cas d’évaluations à la hausse soutenues est infondée. « Les investisseurs n’ont aucun souci à se faire tant que le bénéfice continuent à peser lourd dans la balance cours/bénéfice. »

C’est ce qu’écrit Jeroen Blokland, senior portfoliomanager chez Robeco Investment Solutions dans une vision de marché. « Au cours de ces derniers mois et même de ces dernières années, on a beaucoup entendu parler des évaluations d’actions ainsi que, et surtout, des ratios cours/bénéfice aux États-Unis. Les marchés d’actions américains ne sont pas particulièrement abordables, mais on a parfois l’impression que les investisseurs attachent trop d’importance à la composante « cours » du ratio c/b, alors que c’est finalement la composante « bénéfice » qui dirige le marché. »

Jeroen Blokland explique que le cours et le bénéfice par action tendent vers l’équilibre. Pourtant, souligne-t-il, les bénéfices d’entreprises du S&P 500 ont augmenté d’environ 20 % ces 12 derniers mois. Un rythme qui, selon lui, ne fera que s’accélérer l’an prochain. Voilà qui explique pourquoi les bénéfices au sein de l’indice grimpent plus rapidement que les cours correspondants. 

Le gestionnaire de portefeuille compare également le ratio c/b avec la moyenne à long terme. Ce ratio a précédemment atteint le nombre de 23,3, mais est redescendu à 20,8. En d’autres termes, l’évaluation a baissé de
11 %. 

« La diminution significative de l’évaluation s’explique donc par une hausse rapide des bénéfices et non pas par une baisse des cours des actions », conclut Jeroen Blokland. « De plus, le ratio c/b actuel n’est que de 7 % supérieur à la moyenne à long terme sur les trente dernières années. En bref, si la croissance bénéficiaire dépasse la hausse des cours, l’évaluation sera plus attrayante et ce, même en cas de nouveaux records de hauteur. »

L’Europe

Dans sa vision, Jeroen Blokland se penche sur les États-Unis, mais estime que ce raisonnement tient aussi la route en dehors de cette région. « En Europe, l’importance des bénéfices reste très clairement plus élevée que sur les marchés d’actions américains. Ces deux dernières années, les bénéfices des entreprises qui font partie de l’Indice MSCI Europe ont affiché une hausse impressionnante de 88 %. Les cours des actions n’ont quant à eux augmenté « que » de 17 %. À titre de comparaison : les actions américaines ont augmenté de 40 % ces deux dernières années, soit plus du double des actions européennes. »

Selon Jeroen Blokland, le ratio c/b de l’Indice MSCI Europe est passé de près de 29 à 17, soit une diminution de 40 %, depuis septembre 2016. De plus, les actions de la zone euro sont à présent 15 % meilleur marché que leur moyenne à long terme.

La composante cours

Jeroen Blokland pense que les investisseurs ont tendance à trop se tourner vers la composante « cours » du ratio cours/bénéfice. « En particulier lorsque les marchés d’actions battent de nouveaux records et quand la crainte de marchés d’actions surévalués augmente de façon exponentielle parmi les investisseurs. »

« L’évaluation en soi ne constitue que rarement le seul motif d’un changement majeur. Des évaluations à la baisse doivent en revanche toujours être considérées comme positives pour les marchés d’actions. »

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