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Notre pays reste l’un des plus productifs au monde, mais sa croissance est très décevante et a récemment montré un retard par rapport aux pays voisins. Dans un récent blog vidéo, l’économiste en chef Hans Bevers déclare que ce sujet mérite plus d’attention car, à long terme, il est le principal pilier de notre prospérité.

En dépit de l’avènement de la numérisation et de la robotisation, la productivité de l’économie belge est en baisse depuis des décennies. Hans Bevers souligne qu’il s’agit d’un phénomène international, qui ne se limite donc pas à la seule Belgique.

Du reste, la Belgique reste, jusqu’à nouvel ordre, l’un des pays les plus productifs au monde, mais cette avance s’amenuise, tant par rapport à nos principaux pays voisins qu’à la moyenne de la zone euro. Ces dernières années, on a même pu constater que la croissance de la productivité belge était quasiment au point mort.
« C’est préoccupant car, à long terme, la croissance de la productivité est bel et bien la principale source de prospérité économique », affirme Bevers. 

Facteurs

Selon Bevers, un certain nombre de facteurs sont évidents. « Tout d’abord, nous avons naturellement le manque d’investissements de la part des autorités. Les gouvernements belges investissent 2 bons pour cent du PIB. C’est bien moins qu’il y a quelques dizaines d’années : dans les années 70, c’était encore près de 5 pour cent. C’est également nettement inférieur à la moyenne de la zone euro et de pays comme les Pays-Bas et la France, qui investissent plus de 3 pour cent du PIB.

Deuxièmement, on note une compétitivité médiocre ; la concurrence est faible dans le secteur des services. Ceci explique sans doute pourquoi les prix augmentent dans certains secteurs et pourquoi on investit moins dans les nouvelles technologies. 

Enfin, il y a la complexité de la réglementation et le faible dynamisme entrepreneurial de la Belgique. Dans notre pays, relativement peu de nouvelles entreprises se créent, tandis que d’autres disparaissent. Tout cela pèse sur la fameuse ‘destruction créatrice’ ». 

Zombies

En outre, la Belgique compte un nombre relativement important d’entreprises « zombies », qui existent depuis plus de 10 ans mais n’enregistrent pour ainsi dire aucun bénéfice. 10 pour cent de toutes les entreprises du pays pourraient mériter ce titre, et c’est bien plus que dans les pays voisins.

Pour finir, l’innovation est un aspect véritablement accaparé par les plus grandes entreprises, qui disposent de suffisamment de connaissances, de savoir-faire et d’envergure pour investir dans la R&D, tandis que les PME sont bien moins en mesure de le faire. 

Pour l’avenir, le principal défi consistera à mieux maîtriser l’intensification de la fusion entre économie physique et économie numérique. Le monde politique a un rôle prépondérant à jouer à cet égard. Le gouvernement pourrait par exemple investir davantage dans la mobilité et, surtout, dans les infrastructures numériques. 

« Nous ne devons pas manquer le train de la 5e génération de l’internet mobile. Il nous faut également miser sur l’entrepreneuriat et une réglementation moins complexe et plus stable. Les entreprises pourront ainsi investir dans la R&D, et les employés pourront apprendre tout au long de leur carrière. » 

Éducation

L’éducation est un aspect tout à fait déterminant selon Bevers. « Des études internationales montrent que notre pays pourrait encore beaucoup progresser en matière de pensée critique et de conception de solutions transversales et plurisectorielles. En outre, nous devons absolument miser davantage sur les sciences exactes et la technologie. » 

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