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Avec sa nouvelle stratégie obligataire, Goldman Sachs Asset Management vise à combiner un rendement attractif avec une attention aux critères ESG dans la sélection d’émetteurs privés et souverains. Sur le long terme, avoir une approche durable sera susceptible de dégager une surperformance dans l’obligataire. 

GS Global ESG Enhanced Income Bond Portfolio est une nouvelle stratégie obligataire qui vient d’être lancée par Goldman Sachs Asset Management (GSAM). Nous avons eu l’occasion de discuter avec Jonathon Orr (gestionnaire du fonds) afin qu’il nous présente l’idée principale derrière ce produit, en quelle manière il se démarque de ses concurrents. 

« Le besoin de trouver du rendement n’est pas un phénomène récent pour nos clients, mais il s’est particulièrement accentué depuis cette année avec des rendements sur les dettes souveraines qui sont tombés vers des niveaux historiquement bas dans les pays occidentaux, et devraient rester sur des niveaux déprimés pendant encore un moment ». 

Le lancement de ce produit, dont la genèse remonte au début 2019, s’est concrétisé en décembre dernier pour le fonds destiné au marché américain, et en septembre 2020 pour le fonds UCITS.

Durabilité

Le premier objectif sera de dégager un rendement attractif, et dans un deuxième temps de dégager une croissance de la valeur nette d’inventaire en maintenant une bonne diversification entre les différentes classes obligataires au niveau mondial (dette souveraine, haut rendement, investment grade, dette émergente, etc) basée sur les modèles d’allocation développés au niveau du groupe. « Mais ce qui distingue GS Global ESG Enhanced Income Bond Portfolio de la concurrence, c’est l’intégration des facteurs de durabilité dans notre processus d’investissement », indique Jonathon Orr.

« Pour un investisseur sur les marchés obligataires, le risque est souvent très asymétrique, avec un potentiel de perte qui est souvent beaucoup plus important que le potentiel de gain. Cela rend l’impact  des problèmes potentiels beaucoup plus matériel sur la valeur d’une émission, comme la remise en cause d’une entreprise à rembourser ses dettes, une mauvaise gouvernance, des pratiques comptables douteuses ou une acquisition hasardeuse ».  

Modèle interne

Dans le cadre de cette stratégie, le gestionnaire a développé un système de scoring interne, afin d’avoir une approche plus proactive que les fournisseurs de données traditionnellement utilisés par les autres gestionnaires ou les agences de notation. « Dans cette optique, nous sommes directement en contact avec les émetteurs (états et entreprises) afin de pouvoir comparer les différents émetteurs et déterminer lesquels affichent des perspectives d’évolution positives »

Ceci amènera les gestionnaires à éviter les groupes qui affichent les profils ESG les moins favorables, et le fonds évitera également d’être exposé sur des émetteurs qui dégagent une grande partie de leurs revenus d’activités controversées comme la vente de tabac ou la production d’énergie fossile. 

« L’analyse ESG reste toutefois une des grilles de lecture afin d’apporter une diversification optimale et équilibrée pour le portefeuille », souligne encore Jonathon Orr. « Nous pensons que sur le long terme, elle devrait permettre de dégager une meilleure performance en évitant les émetteurs qui pourraient être touchés en raison de leur positionnement défavorable sur différents critères ESG ». 

Profondeur

Le reste des facteurs analysera plus classiquement des facteurs comme les flux de trésorerie, la capacité à rembourser, la qualité de l’équipe de gestion ou la charge d’intérêts. Le portefeuille est réparti sur environ 200 lignes, un nombre qui devrait avoir tendance à augmenter avec la taille de la stratégie. « Une diversification optimale est nécessaire afin de pouvoir traverser les conditions de marché plus volatiles que nous connaissons ces derniers mois, qui constituent également des occasions de trouver des opportunités attractives lorsque certaines émissions corrigent trop fortement »

« Nous avons une exposition sur la dette d’entreprise d’environ 65 à 70% des actifs sous gestion, repartie équitablement entre la dette de qualité investment grade et le haut rendement ». Le solde est exposé à hauteur de 20% sur la dette souveraine émergente et sur la dette hypothécaire titrisée. « Nous nous reposons sur les meilleures idées des différentes équipes à l’œuvre chez GSAM pour composer le meilleur portefeuille obligataire au niveau global ». 
 

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