Matt Argent
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Comment réagir face à une année qui semble s’annoncer sous un angle difficile pour les investisseurs défensifs ? Par l’allocation tactique des actifs. C’est ce qu’explique Matt Argent, gestionnaire de portefeuille chez Janus Henderson à Investment Officer. ‘Trouver le bon équilibre entre le risque et le rendement dans cette phase de cycle économique relève quasiment du défi.’

Les investisseurs défensifs n’auront pas d’autre choix – vu le risque d’inflation et le risque de taux d’intérêt – de gérer leurs portefeuilles avec dynamisme pour limiter les pertes. ‘Ces dernières années, quasiment toutes les obligations ont généré de bonnes prestations ; peu importait les obligations dans lesquelles vous aviez investi. Ce temps est à présent révolu’, affirme Argent. 

Pour riposter dans de bonnes conditions aux événements dans le monde et aux décisions des Banques centrales, il est important d’allouer ses investissements avec flexibilité sur différents marchés. ‘Pour ce faire, une solide gestion de la durée s’impose et dans le contexte de marché actuel, ce n’est pas chose aisée.’

Les obligations d’état en tête

Pour 2018, l’asset manager croit aussi dans les stratégies obligataires flexibles qui comprennent l’éventail complet des investissements obligataires, allant des obligations d’état les plus sûres aux obligations d’entreprises à haut rendement, bien que dans cette dernière catégorie, les diamants bruts restent encore difficiles à dénicher. 

Matt Argent : ‘Nous nous concentrons sur les pays industrialisés, sur des obligations de grandes entreprises saines (qualité d’investissement) et sur les obligations d’état. Les obligations d’état d’Australie et du Canada sont à nos yeux très intéressantes du fait de la divergence. L’exposition à des obligations d’entreprises moins saines (« high yield » ou haut rendement) se situe à son point le plus bas depuis 2009 dans le cadre de nos stratégies obligataires flexibles, ce qui revient à du « cherry picking ».’

Dans un climat actuel où la politique de la BCE risque fort probablement d’entraîner une hausse des taux, l’investisseur lorgne dans la zone Euro sur des obligations de longue durée. ‘L’obligation à trente ans espagnole est très attractive.’ 

Aux États-Unis, l’inflation des salaires menace, surtout alors que le rapport sur l’emploi aux États-Unis récemment publié affiche des résultats spectaculaires en matière d’emploi et d’augmentations salariales. Matt Argent poursuit : ‘J’ai malgré tout besoin d’un peu plus de preuves avant de m’inquiéter, mais nous surveillons la situation de très près.’

La tradition sous pression

Les marchés traditionnels des obligations d’entreprises sont sous pression, parce que les nouvelles technologies viennent de plus en plus souvent perturber les marchés. Les entreprises de détail, sans compter les brasseries traditionnelles pour ne citer qu’un exemple, devront trouver des réponses aux nouvelles évolutions.

‘On dirait bien que nous devons progressivement sortir des secteurs que nous détenions un peu par automatisme dans nos portefeuilles. Les entreprises de détail traditionnelles par exemple, génèrent trop peu de croissance de chiffre d’affaires et sont de ce fait devenues imprévisibles.’

Selon Matt Argent, il est donc de plus en plus compliqué de décider à qui prêter son argent : ‘savoir trier le - rare - bon grain de l’ivraie, avoir la possibilité de s’engager dans différents secteurs du marché et ne pas se bloquer sur un indice de référence. C’est là que résident les opportunités pour les investisseurs obligataires dans le contexte de marché actuel.’

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