La Française Asset Management propose un produit innovant, qui combine une exposition obligataire globale, une maturité fixée à 2026 et un impact positif sur les enjeux liés au changement climatique.
La Française Asset Management (filiale du Crédit Mutuel du Nord) a récemment lancé La Française Carbon Impact 2026, un produit qui présente plusieurs caractéristiques intéressantes. Il s’agit tout d’abord d’un fonds obligataire global qui va investir jusqu’à 70% de ses actifs dans les obligations à haut rendement, le solde pouvant être exposé dans la dette d’entreprise de meilleure qualité (Investment Grade).
Stop ou encore
« Contrairement à nos autres fonds à maturité, nous limitons notre exposition sur le haut rendement car nous voulons être sur l’ensemble du spectre de la dette d’entreprise. Nous évitons les pans les plus risqués (notations CCC et inférieures) », indique Marie Lassegnore (gestionnaire du fonds). « Nous couvrons également de manière systématique le risque de change pour notre exposition en dehors de la zone euro, afin d’éviter de prendre ce risque».
La deuxième caractéristique du fonds est de proposer une maturité fixée à 2026, ce qui permet d’avoir dès le départ une bonne visibilité sur le remboursement futur du capital investi, tout en profitant d’un rendement qui devrait être attractif. « Ce n’est pas un produit strictement Buy and Hold, et nous avons la possibilité de réaliser des arbitrages en fonction du cycle économique, ou de réinvestir le produit des émissions qui feront l’objet d’un rachat avant l’échéance par leur émetteur ». Le fonds vise une diversification assez large, soit entre 140 et 180 lignes pour un rendement moyen à maturité qui devrait tourner autour de 2,4% en euro (à la date de l’interview).
Fonds impact
Enfin, comme son nom l’indique, le fonds proposé par la Française AM va viser les émetteurs qui font partie des solutions aux défis posés par le changement climatique, avec pour objectif d’avoir une moyenne pondérée des émissions de gaz à effet de serre par euro investi qui sera au moins 50% inférieure à son univers d’investissement. « Nous croyons dans l’urgence liée à ce défi planétaire, et à la nécessité pour le secteur financier de contribuer favorablement à cette dynamique ».
Les efforts sont concentrés sur les secteurs qui contribuent le plus aux émissions de carbone au niveau global, à savoir le transport, la production d’énergie ou la production de matières premières. « Il est primordial que ces secteurs réduisent massivement leurs émissions de carbone durant les prochaines années », indique encore Marie Lassegnore, « et nous avons pour objectif de les accompagner dans ce processus ».
Accent européen
Le fonds est également exposé sur le secteur bancaire (plus de 35% des actifs sous gestion), avec une analyse qui portera notamment sur l’exposition de leurs actifs sur la production d’énergies fossiles ou l’intégration des risques climatiques dans les octrois de nouveaux prêts. « Nous sommes plus particulièrement exposé sur les banques européennes, qui sont généralement plus avancées que les institutions des autres continents ». Enfin, la stratégie de sélection des émissions exclut les émetteurs affichant un mauvais score ESG (dans les 20% inférieurs).
La Française Carbon Impact 2026 a un accent européen assez marqué, avec une exposition sur les Etats-Unis actuellement limitée à 10% des actifs sous gestion. « Nous ne sommes par exemple pas du tout exposé sur la production de pétrole aux Etats-Unis. Les acteurs traditionnels ne sont clairement pas encore alignés avec les objectifs de la Cop21, tandis que les émissions proposées par les producteurs d’énergie renouvelable sont rares et ne sont pas toujours très liquides dû à leurs petites tailles, un constat qui est également vrai pour les autres régions du monde ».