Brenda Kramer, PGGM
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Cette semaine, le groupe d’experts techniques de l’UE sur la finance durable a présenté à la Commission européenne le rapport technique contenant des recommandations pour la taxonomie européenne de la durabilité.

Ce rapport technique constitue la base du contenu de la législation encore en cours de négociation entre le Parlement européen et le Conseil européen. Durant les mois d’été, le groupe d’experts organisera également un dernier ‘call for feedback’ sur la nouvelle définition des activités durables.  

Une définition qui, selon Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, est absolument nécessaire : « L’urgence climatique ne nous laisse pas d’autre choix que de passer à un modèle d’économie climatiquement neutre. Les lignes directrices du groupe d’experts techniques de l’UE sur la finance durable aideront les entreprises à comprendre l’impact du changement climatique sur leur entreprise, et vice versa, ce qui permettra aux investisseurs de prendre des décisions d’investissement mieux informées. »

Le système de classification des activités économiques écologiquement durables, ou taxonomie verte, vise à guider les décideurs politiques, les entreprises et les investisseurs sur la meilleure façon de soutenir et d’investir dans des activités économiques contribuant à la réalisation d’une économie climatiquement neutre. 

‘Game changer’ 

Brenda Kramer, membre du groupe d’experts et Senior Advisor Responsible Investment chez PGGM, qualifie dans son blog la taxonomie verte de véritable ‘game changer’. Une norme universelle - partagée par les entreprises, les gouvernements, les institutions financières et les scientifiques - peut, selon Kramer, générer plus de confiance et moins de ‘green washing’. 

La normalisation peut en outre accélérer les choses, estime Kramer : « Un bon exemple en est la Taskforce for Climate-related Financial Disclosures. En normalisant le reporting sur les risques climatiques, le groupe de travail a, en relativement peu de temps, formulé une norme qui aide les investisseurs et les entreprises à évaluer les risques climatiques. La taxonomie européenne pourrait faire de même pour les investissements ‘verts’. »

Le concept de ‘taxonomie’ n’est pas nouveau pour Kramer : « PGGM et PFZW travaillent depuis presque dix ans déjà avec une taxonomie pour les investissements d’impact. En collaboration avec APG, nous avons développé une taxonomie pour les investissements dans les objectifs de développement social des Nations Unies. La taxonomie européenne présentée aujourd’hui s’appuie en partie sur les travaux de PGGM et SGA. » 

Attirer des capitaux privés est urgemment nécessaire
En plus de fournir éclairage et guidance, la taxonomie est d’une importance vitale pour attirer des capitaux en faveur d’activités durables. Pour atteindre les objectifs climatiques, l’Europe doit attirer chaque année environ 290 milliards d’euros de capitaux privés pour des activités durables. 

« La taxonomie a pour objectif de contribuer à la croissance de l›‘économie propre’ en améliorant les performances environnementales des industries d’aujourd’hui et en soutenant la transition vers une économie neutre en CO2 », explique Helena Viñes Fiestas, responsable ‘Global Sustainability’ chez BNP Paribas Asset Management. Tout comme Kramer, elle est également membre du groupe d’experts. 

Discussion animée 

Le terme taxonomie peut sembler neutre à première vue, mais tant au sein du groupe d’experts techniques que du Parlement européen et en marge de celui-ci, il a suscité ces derniers mois de nombreuses discussions sur ce qui doit ou non relever de la taxonomie. En plus d’une taxonomie ‘verte’, le groupe des Verts au Parlement européen a par exemple plaidé en faveur d’une taxonomie ‘brune’ identifiant les produits d’investissement ayant un impact négatif sur les émissions de CO2

Dans une interview accordée à notre plateforme sœur Fondsnieuws, Viñes Fiestas s’est déclarée fermement opposée à cette idée : « Nous voulons par-dessus tout que l’Europe atteigne l’objectif d’un approvisionnement énergétique neutre en CO2 d’ici 2050. La réalisation de cet objectif doit être axée non pas sur le ‘naming & shaming’, mais sur la création du bon stimulant pour cette transition nécessaire. »

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