Ursula von der Leyen, nouvelle présidente de la Commission européenne, a annoncé un « Green Deal » : d’ici 2050, l’Europe doit devenir le premier continent neutre en carbone au monde.
Pour ce faire, les objectifs déjà fixés pour 2030 doivent être renforcés : de 40 pour cent d’émissions de CO2 en moins, on passe à 50, voire 55 pour cent. Von der Leyen (60 ans) entend également imposer une taxe carbone sur les produits polluants importés en Europe.
Afin de réaliser ces ambitieux objectifs, elle souhaite imposer ce « Green Deal » à l’Europe par le biais d’une loi sur le climat, et ce dès les 100 premiers jours de son institution. À cet égard, elle souhaite entre autres faire de la Banque européenne d’investissement une banque européenne pour le climat, qui doit contribuer, au cours des dix prochaines années, au financement d’investissements pour le climat à hauteur de 1 000 milliards d’euros.
Ce plan fut la proposition la plus ambitieuse avancée mardi au Parlement européen par Ursula von der Leyen en vue d’obtenir le soutien d’une majorité d’eurodéputés. Et cela a fonctionné. À l’issue d’un vote à bulletin secret qui s’est tenu au Parlement européen à Strasbourg, la démocrate-chrétienne a obtenu 383 voix contre 327.
Accord sur le climat
Ursula von der Leyen a obtenu cette majorité serrée grâce aux nombreux projets ambitieux qu’elle a présentés au Parlement. Avec son « Green Deal », principalement, elle a su convaincre une partie des Verts et des sociaux-démocrates, ralliant ainsi la majorité à sa candidature.
La semaine dernière, des représentants du secteur financier aux Pays-Bas se sont rangés derrière l’accord sur le climat conclu au centre politique de La Haye. Ce faisant, les fonds de pension, gestionnaires d’actifs, banques et assureurs ont marqué leur accord avec la disposition selon laquelle l’empreinte carbone devra avoir diminué de 49 pour cent en 2030 par rapport à 1990. Il n’est pas encore tout à fait certain que cela s’inscrive dans les objectifs qu’ambitionne de réaliser von der Leyen au niveau européen.
Taxonomie verte
Dans le même temps, toujours à l’échelon européen, on travaille à la mise en place d’un système de classification pour les activités économiques durables et écologique : la taxonomie verte. Elle doit constituer un fil conducteur pour les décisionnaires politiques, les entreprises et les investisseurs quant à la meilleure manière de soutenir des activités économiques qui contribuent à une économie neutre en carbone. Elle sera, entre autres, utile au secteur financier en lui permettant de déterminer quels investissements et placements pourront contribuer à la réduction de l’empreinte carbone.
En Belgique, l’association Febelfin est également en train de travailler à l’élaboration d’un étiquetage propre pour les produits durables.