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La croissance va ralentir, le conflit en Ukraine va maintenir l’incertitude sur les marchés financiers, et les banques centrales ne devraient pas être en mesure de mettre l’inflation sous l’éteignoir. Pour autant, les spécialistes de Rothschild & Co Asset Management Europe estiment que les craintes sont aujourd’hui un peu exagérées et que la Chine pourrait jouer un rôle stabilisateur.

Les circonstances actuelles sont délicates à négocier pour les investisseurs. Les trois co-gestionnaires du fonds R-co Valor 4Change Global Equity étaient récemment de passage à Bruxelles pour dévoiler les spécificités du dernier fonds à avoir été ajouté à la gamme R-co Valor, et pour répondre aux cinq grandes questions macroéconomiques que les investisseurs se posent avant d’aborder la seconde partie de 2022. 

Peut-on encore croire à la longévité de la reprise économique ? 

Anthony Bailly : « En dépit des incertitudes dans le marché, nous constatons que la croissance mondiale est toujours attendue autour de 4% pour les prochaines années. L’activité économique va toutefois fortement ralentir en Europe, mais plusieurs éléments nous incitent à garder espoir si le baril de pétrole se maintient autour de 100 dollars durant les prochains mois.

Tout d’abord, il y a un niveau d’épargne accumulé qui reste très élevé et qui devrait permettre aux acteurs économiques de traverser la crise. Ensuite, le niveau des stocks reste historiquement bas. Enfin, il va y avoir l’impact des plans de relance (nouveaux et anciens) qui vont continuer de soutenir l’activité. Alors que le marché prend déjà en compte une récession économique en Europe durant les prochains mois, nous sommes pour le moment moins pessimistes ». 

Le conflit en Ukraine marque-t-il la fin des marchés haussiers ? 

Henri Captier : « L’enlisement du conflit intervient sur des marchés où la visibilité est réduite et les valorisations sont élevées. En dépit du poids économique relativement réduit de cette région au niveau global (3% du PIB), son rôlesur les marchés est important en raison de son impact sur les prix de certaines matières premières. Le conflit a des conséquences sur les chaînes d’approvisionnement de nombreuses industries, notamment celles qui ont besoin de palladium, de nickel ou encore de titane. Pour ce qui est de l’énergie, nos contacts semblent pour le moment indiquer une bonne résistance de la consommation privée et du secteur industriel, mais le maintien du baril sur les niveaux récents est de nature à provoquer un choc pétrolier durant les prochains mois.  Tant que le conflit dure, nous pensons qu’il va donc continuer d’impacter fortement les marchés ». 

Les économies développées vont-elles parvenir à absorber une inflation inédite au 21ème siècle ? 

Yoann Ignatiew : « Nous pensons que l’inflation a atteint un pic sur la partie transitoire de l’inflation, avec une intensité de la hausse qui est maintenant finie. Si le conflit en Ukraine se normalise, nous devrions progressivement avoir une détente. Pour autant, l’inflation va rester structurellement plus élevée, notamment en raison des pressions salariales aux Etats-Unis.

Pour les marchés, il faut s’attendre à ce que la rentabilité des entreprises américaines soit mise sous pression durant les prochains trimestres, avec des marges opérationnelles qui devraient retomber du niveau record de 16% vers un niveau plus normal de 13%. Les entreprises sont solides et souvent saines financièrement, et devraient être capables d’encaisser le choc. Un signe est l’absence d’émissions durant les trois derniers mois dans le domaine de la dette d’entreprise à haut rendement en Europe, un signe que la situation est saine, et qu’elles ne ressentent pas encore le besoin de se refinancer à tout prix dans des conditions difficiles ». 

Les banques centrales sont-elles encore capables de contrôler l’inflation ? 

Henri Captier : « Le travail des banquiers centraux est très compliqué à l’heure actuelle, car ils  doivent tenter de juguler l’inflation sans provoquer un impact trop important sur la croissance. Nous ne pensons pas qu’ils vont être en mesure de contrôler la hausse des prix durant les prochains mois. Les marchés financiers ont récemment prix conscience de ce changement, et ils anticipent désormais pas moins de onze hausses du taux directeur de la Réserve Fédérale américaine (soit 2,75%) durant les 12 prochains mois. Ceci est probablement un peu trop agressif, car un tel relèvement risquerait de plonger les Etats-Unis dans une récession ». 

Le stimulus économique chinois sera-t-il suffisant face à la reprise épidémique et aux réformes sociales ? 

Yoann Ignatiew : « Nous pensons que la Chine devrait être une source de bonnes nouvelles pour les prochains mois. Les données de l’épidémie sont en train de baisser dans ce pays, et les autorités ont enfin fait appel aux médicaments occidentaux pour accélérer sa sortie d’épidémie. Nous attendons donc une reprise de la croissance pour les prochains mois. En outre, la réélection de Xi Jinping à la tête du pays est prévue pour la fin de l’année, ce qui va forcer le pays à mettre en place un programme de relance pour atteindre l’objectif de 5% de croissance fixé pour 2022. Nous allons donc avoir un rattrapage rapide du pays en sortie d’épidémie ». 

Est-ce que vous pourriez nous présenter rapidement le dernier né de votre gamme ? 

Anthony Bailly : « R-co Valor 4Change Global Equity investit dans des secteurs qui ne font pas typiquement partie des autres fonds ESG. La transformation des économies ne va pas se faire sans des secteurs qui représentent 85% des émissions de CO2 au niveau mondial, comme les matières premières, la production d’énergie, la construction ou le transport.

l y a donc un besoin d’accompagner les entreprises les plus ambitieuses dans leur processus de transition. C’est un fonds qui partage la même philosophie que R-co Valor sur les marchés boursiers, mais avec un filtre ESG qui entraine un portefeuille qui n’a qu’une vingtaine de positions en commun avec son grand frère avec un positionnement beaucoup plus marqué sur le marché européen, où les entreprises plus polluantes sont souvent davantage engagées dans leur processus de transition. Les deux fonds ont toutefois eu une performance très corrélée depuis un an, ce qui semble indiquer que notre lecture de l’environnement macroéconomique reste un facteur important pour la performance de notre gamme ». 

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