Le portefeuille neutre 60/40, vanté pendant des décennies, a fait de l’eau lourde en 2022 : les actions et les obligations ont toutes deux baissé. C’est une chasse aux lanternes pour des actifs alternatifs à haut rendement. Mais, cette recherche de rendement est un exercice absurde».
Selon les analystes de Bank of America (BofA), un portefeuille 60/40 sera presque divisé par deux cette année, ce qui représente le pire rendement annuel jamais enregistré depuis 1920. Le portefeuille 60/40, composé de 60 % d’actions et de 40 % de titres à revenu fixe, a bénéficié du marché haussier des obligations qui dure depuis 40 ans, la baisse des taux d’intérêt ayant fait grimper les prix des obligations. Mais, le vent a tourné. L’indice S&P U.S. Aggregate Bond a enregistré une perte de près de 8 % au 27 mai, depuis le début de l’année.
Les performances de nombreux titres ont également laissé à désirer au cours du premier semestre 2022. Le S&P 500 affiche une perte de plus de 13 % cette année. Le Nasdaq, qui est dominé par les entreprises technologiques, a enregistré une perte de 23 % par rapport à l’année précédente.
La corrélation rend le portefeuille 60/40 fatal
De nombreux investisseurs se demandent où ils peuvent se cacher des conditions macroéconomiques actuelles. Totalement inutile, selon Freddy Forger (photo), fondateur et associé de Stoic Money, l’ancienne Blu Asset Management, qui travaille pour des clients fortunés. Il y a toujours du rendement sur le marché boursier, donc la recherche du rendement est une folie absolue.
Recherche de rendement
Indépendamment du rendement des obligations d’État, une allocation de 40 % à ces titres de créance est une stratégie tout à fait défendable». Le fait que de nombreux gestionnaires d’actifs et parties institutionnelles se tournent vers d’autres classes d’actifs à la recherche de rendements plus élevés est incompréhensible, selon M. Forger.
Les gestionnaires qui veulent soudainement réduire l’exposition aux obligations d’État face à des rendements décroissants devraient y réfléchir à deux fois, dit-il. Les gestionnaires d’actifs sont de plus en plus tentés d’inciter leurs clients à investir davantage dans des actions ou des produits alternatifs parce que, selon eux, les rendements des obligations d’État sont trop faibles. Mais quel que soit le niveau des taux d’intérêt, investir dans des obligations d’État est extrêmement judicieux, même maintenant.
Corrigées de l’inflation, les obligations d’État ne sont par définition pas idéales, mais là n’est pas le problème. Les gens ne devraient pas investir dans les obligations d’État pour le rendement», déclare M. Forger. Vous pouvez mettre de l’argent à la banque, mais vous perdez alors toujours du pouvoir d’achat. Si le monde arrive à sa fin, la banque sera la première à disparaître et seulement ensuite le gouvernement. C’est pourquoi les clients veulent être dans les obligations d’État.
L’horizon d’investissement des clients devrait être déterminant pour les gestionnaires d’actifs, affirme-t-il. Le portefeuille 60/40 est, selon M. Forger, parfaitement adapté aux personnes qui peuvent mettre de côté 60 % de leurs actifs pendant une longue période et 40 % ne le peuvent pas. Ce qui ne doit pas arriver, c’est que les 40 % soient ensuite remplis de risques. C’est ce qui se passe actuellement.
La structure des coûts est en faillite
Forger : «Au lieu de réduire les coûts pour le client, et donc d’augmenter le rendement final, le conseil est maintenant de restreindre la part des obligations d’État dans le portefeuille. C’est incompréhensible. Les gestionnaires d’actifs devraient s’inquiéter de leur structure de coûts avant de jeter la structure 60/40 à la poubelle, dit-il.
La seule raison logique d’allouer plus d’actions, dit-il, est que le client peut attendre 10 ans ou plus pour son argent, et non parce que les autres classes d’actifs ont un rendement inférieur. Les banques et les gestionnaires d’actifs pourraient faire une grande différence pour leurs clients s’ils pouvaient proposer leurs services pour une commission globale de 0,5 %, au lieu de 1,5 %. Cette redevance élevée crée également une incitation supplémentaire à procéder à des ajustements».
Stoic Money revient
Stoic Money est un gestionnaire d’actifs indépendant et a 800 millions d’euros sous gestion. Il investit dans le monde entier dans des actions, des obligations d’État, des obligations indexées sur l’inflation et de l’or par le biais de FNB et de fonds indiciels. Le rendement annuel moyen de Stoic Money au cours des 10 dernières années pour un profil très défensif (10 % d’actions) était de 3,37 % par an et pour un profil très offensif (100 % d’actions) de 10,46 % par an.
Le coût total de possession (tco) chez Stoic Money pour un profil 100 % actions est de 0,45 %, TVA comprise. Pour un profil mixte (à partir de 500 000 euros), le tco maximum est de 0,79 % et diminue à mesure que le capital librement investissable du client augmente.