Olus Kayacan (Capco) souligne que les contraintes règlementaires vont forcer le secteur financier à repenser leur approche de la gestion des flux de données afin de contrôler les risques opérationnels. Le recours aux spécialistes de Regtech sera un passage obligé pour survivre à la digitalisation du secteur.
La Regtech est un domaine encore relativement peu connu. Il vise essentiellement à permettre aux acteurs du secteur financier (banques, gestionnaires d’actifs, compagnies d’assurance, etc) à améliorer leur gestion des risques en gérant de manière efficiente les flux de données. Leur rôle vise également à permettre de faire face à une vague de règlementations toujours plus contraignantes, avec des coûts de compliance qui ont exposé depuis dix ans. En adoptant des approches automatisées dans l’analyse des flux de données, la Regtech permet également de dégager des opportunités commerciales en améliorant l’analyse des données qui sont récoltées en permanence.
Gestion du risque
Olus Kayacan a rejoint Capco au début de l’année 2019, après avoir passé trois années dans le secteur Regtech luxembourgeois. « La Regtech va changer l’industrie financière belge, qui reste toutefois encore assez frileuse par rapport aux avantages qui peuvent découler d’une telle collaboration ». Capco dispose de 5.000 consultants sur l’ensemble de la planète, avec une vision globale des problèmes et des solutions qui peuvent être apportés aux institutions financières.
« Notre travail va généralement consister en une analyse des différents systèmes en place, afin de voir ce qui doit être adapté, d’harmoniser les différents flux de données et d’apporter des solutions objectives aux problèmes qui se posent aux institutions financières. Tous les groupes font aujourd’hui face aux mêmes problèmes pour centraliser leurs données, et générer les rapports demandés par les régulateurs des différents pays européens. Nous assurons ensuite l’implémentation et le suivi des solutions qui auront été mises en place », indique encore Olus Kayacan.
Règlementations
Il souligne que l’arrivée de Mifid2 est de nature à modifier la vision de la Regtech, en raison de l’obligation de documenter tous les actes. « Avoir un système centralisé et harmonisé est la seule manière de pouvoir gérer cette vague exponentielle de régularisations. L’adoption de solutions informatiques de dernière génération au niveau de la gestion des flux de données est de nature à diminuer fortement les coûts. Les gestionnaires d’actifs sont aujourd’hui face au défi de se repenser ou de disparaître ».
« Les banques doivent se rendre compte qu’il ne leur est plus nécessaire de contrôler tout les processus en interne, et que le secteur Regtech peut les aider dans leurs objectifs ». Il souligne ainsi qu’un dollar investi dans la Regtech serait potentiellement en mesure de générer des économies de trois à six dollars au niveau des frais opérationnels, avec une rentabilisation des investissements qui intervient au bout de trois ans.