Vincent Juvyns
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Juvyns (JP Morgan AM) s’attend à des mois plus mouvementés sur les marchés boursiers, mais les actions doivent néanmoins rester surpondérées dans les portefeuilles. Il apprécie notamment les actions chinoises ou les sociétés exposées sur les défis climatiques. 

Pour Vincent Juvyns (stratégiste chez JP Morgan Asset Management), le contexte économique devrait rester marquer par des chiffres de croissance solides pour les prochains trimestres (entre 4 et 4,5% au niveau mondial pour 2022). « Nous n’attendons pas non plus un contexte trop défavorable sur l’inflation, car de nombreux facteurs déflationnistes restent bien présents à long terme », comme le rôle croissant de la technologie dans nos sociétés ou le vieillissement de la population.

Soutien obligataire

Dans ce contexte, il s’attend à ce que les marchés obligataires restent focalisés sur les changements éventuels dans les politiques menées par les grandes banques centrales. Dans le même temps, les politiques budgétaires vont rester expansionnistes et soutenir les économies. « Ce contexte plaide à priori pour une poursuite de la remontée des taux pour les mois à venir, vers 2,25-2,5% pour le taux à 10 ans américain d’ici la fin de l’année prochaine ». 

Les marchés obligataires vont donc rester difficiles à manœuvrer. « Les rendements sont faibles, et ne permettent pas de compenser le risque de perte sur la valeur en capital des obligations. Pour rappel, 1% de hausse du taux américain à 10 ans entraîne une perte de 9% sur la valeur d’une obligation au niveau actuel des cours. Il faut donc garder les maturités les plus courtes possibles ». 

Vincent Juvyns estime qu’il faut privilégier des classes d’actifs davantage corrélées avec les marchés d’actions, comme les obligations convertibles ou la dette d’entreprise. « Les fondamentaux des émetteurs à haut rendement n’ont jamais été aussi solides en sortie de récession qu’à l’heure actuelle. Nous continuons également d’apprécier la dette gouvernementale chinoise, qui n’a pas souffert d’un effet de contagion en provenance du marché du crédit suite à l’affaire Evergrande ». 

Contexte défavorable

Pour la partie action des portefeuilles, il rappelle que la hausse de l’inflation (et des taux obligataires) n’a pas nécessairement un impact négatif sur les marchés boursiers. « Nous sommes encore loin du moment où le niveau des taux impacterait négativement les cours boursiers ». En outre, les actions peuvent constituer une manière indirecte de s’exposer sur la hausse de l’inflation. « Les bénéfices des entreprises sont en partie corrélés avec l’évolution des prix ».

Les marchés boursiers restent sur des niveaux de valorisation relativement élevés, ce qui pèse sur les perspectives de performance pour le long terme. « Nous attendons une remontée de la volatilité sur les actions pour les prochains trimestres, avec une performance qui ne devrait pas égaler les niveaux que nous avons connus ces dix dernières années. Ce n’est pas un scénario rose, mais nous avons toujours la conviction que le risque est bien rémunéré sur les marchés d’actions ».  

Pour l’année prochaine, Vincent Juvyns s’attend à ce que les attentes bénéficiaires restent soutenues, soit entre 8 et 10%. « Les premiers commentaires sur les résultats du troisième trimestre montrent une certaine confiance dans la capacité de croissance des résultats en 2022. Nous restons positionnés très largement sur les marchés boursiers à 56% dans notre portefeuille de référence, notamment sur les actions value et à dividendes élevés ». 

Opportunités thématiques

Vincent Juvyns souligne qu’il y a des thématiques qui vont rester porteuses pour les prochaines années, et met notamment en avant les opportunités liées à la transition climatique dans le cadre des décisions qui seront prises à l’occasion de la COP26. « La lutte contre le changement climatique va entraîner des dépenses d’investissement plus importantes. Nous privilégions les sociétés qui vont apporter des solutions aux défis climatiques ». 

L’autre thématique à jouer dans les portefeuilles sont les actions asiatiques (et chinoises). « Cela reste une conviction forte dans nos portefeuilles. Nous attendons notamment à ce que les particuliers chinois exposent une partie de plus en plus importantes de leur épargne sur les marchés financiers ». 
 

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