Le conseil d’administration de Belfius a décidé hier soir de s’introduire en bourse malgré les conditions difficiles du marché. La condition est toutefois que l’Europe donne son feu vert sur le deal Arco, ce qui n’est pas encore certain.
Avant que l’introduction en bourse ne puisse avoir lieu à la fin du mois d’octobre, le gouvernement doit d’abord donner son approbation. Le gouvernement Michel a décidé cet été que Belfius pouvait être coté en bourse et a choisi de ne pas déclarer en Europe la réglementation Arco controversée nécessaire à cette fin. Ce qui n’est pas possible, estime maintenant le conseil d’administration, parce que cela cause trop d’incertitude pour les futurs investisseurs.
L’Europe risque en effet de revenir sur l’accord convenu - 50 millions d’euros pour les coopérateurs d’Arco et un dividende de 400 millions d’euros. Le deal serait contraire aux règles européennes de la concurrence. Si Bruxelles fait marche arrière après une première introduction en bourse, l’argent des coopérateurs peut être réclamé par l’Europe.
Magrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, a donc immédiatement rappelé notre pays à l’ordre lorsque le vice-premier ministre Kris Peeters (CD&V) a annoncé en juillet que l’Europe ne disposait d’aucune base juridique pour prendre des mesures concernant l’accord sur Arco. Selon lui, l’Europe ne peut pas réclamer l’argent des coopérateurs.
Vestager a réagi en disant que ce raisonnement était erroné et qu’elle était en contact étroit avec les autorités belges. Le fait est que la balle est de nouveau dans le camp du gouvernement pour prendre les décisions nécessaires.
Si elle suit l’avis des membres du conseil d’administration de Belfius de suspendre temporairement l’accord sur Arco jusqu’à ce que la position européenne soit claire, elle risque une crise gouvernementale parce que le parti CD&V au pouvoir n’a approuvé l’introduction en bourse qu’en raison de l’accord sur Arco. Mais si le gouvernement fait passer l’accord sans le consentement de l’Europe, il risque une dispute avec la commissaire Vestager et donc, un éventuel flop boursier.