Investment Officer a lancé une nouvelle rubrique : L’actualité en images. Nous essayons ici de visualiser un développement pertinent pour les investisseurs. Aujourd’hui : comment le bilan de la Réserve fédérale américaine explose en réaction à la crise du coronavirus, qui touche à la fois l’économie et les marchés financiers.
La déclaration de l’ancien président de la BCE Mario Draghi du 26 juillet 2012 destinée à calmer les marchés en fuite, à savoir qu’il désamorcerait la crise « what ever it takes » (quoi qu’il en coûte), a maintenant trouvé son pendant américain dans celle de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale. Le 23 mars, celui-ci a en effet promis que la banque centrale soutiendrait les marchés - si nécessaire - jusqu’à ‘l’infini’. Depuis cette garantie, les cours du S&P ont augmenté de 30 %.
Le programme de rachat illimité s’applique aux obligations d’État, tandis qu’un nouveau programme de rachat pour les obligations d’entreprises a également été annoncé. En outre, les interventions sur le marché des pensions ont été élargies avec de nouvelles opérations à long terme, et la Fed a autorisé les swaps de dollars avec d’autres banques centrales.
De fait, il n’est pas facile d’être la banque centrale du monde - à cause du dollar en tant que monnaie mondiale. Dans l’intervalle, la pression sur la Fed augmente de nouveau pour qu’elle intervienne encore davantage afin de désamorcer cette crise.
Infographic: Core Digital Strategy
Powell a annoncé mercredi qu’il maintiendra le taux d’intérêt proche de 0 % et la politique d’assouplissement monétaire expansionniste jusqu’à ce que l’inflation revienne au niveau de 2 % et que le plein emploi soit rétabli. La banque centrale américaine se trouve d’ailleurs en bonne compagnie.
En effet, la Banque du Japon, la Banque d’Angleterre et la Banque centrale européenne étirent également leurs bilans afin que leurs marchés et leurs économies surmontent les conséquences de la pandémie.
Où s’arrêtera cette explosion de la dette ? Un nombre croissant d’économistes évoquent la possibilité future d’annuler les dettes (publiques) et de passer de la monnaie papier à la monnaie numérique.
Si ce dernier point se réalise, tout va changer : avec la monnaie numérique, l’argent peut être créé facilement, mais aussi disparaître dans le trou noir d’un bilan virtuel. Bienvenue dans l’univers de ‘Black Mirror’ !