Chris Kaashoek en Maarten Vankan
Chris Kaashoek en Maarten Vankan

Un an après avoir créé le premier fonds public de Lightrock, les gestionnaires Chris Kaashoek et Maarten Vankan déclarent que le goût de l’aventure les a conduits vers l’investisseur en capital-investissement britannique en 2023. « Nous avons eu l’occasion unique de créer un gestionnaire d’actifs à partir de rien. »  

En avril 2023, Chris Kaashoek (à gauche), Maarten Vankan (à droite) et Luuk Jagtenberg ont annoncé que la gestion du fonds Kempen Global Small-cap allait être confiée à d’autres personnes. Michiel van Dijk, qui était entre autres responsable du fonds Kempen Orange, a également quitté ses fonctions.

Peu de temps après, il est apparu que l’équipe allait intégrer Lightrock, un investisseur d’impact mondial ciblant sur les entreprises privées à vocation spécifique. Lightrock est issue de la scission de LGT, groupe international de gestion d’actifs et de patrimoine de la maison princière du Liechtenstein.

Deux mots

Aujourd’hui, deux ans plus tard, les spécialistes des petites capitalisations n’ont besoin que de deux mots pour justifier leur changement : culture et aventure. 
« Quitter Kempen n’a pas été facile, mais nous avons eu l’opportunité unique de créer un gestionnaire d’actifs à partir de rien », explique M. Vankan lors d’une interview avec Investment Officer. « Le profil de Lightrock, jeune entreprise entrepreneuriale, nous a également beaucoup plu. »

Les quatre membres ont estimé qu’il était important que l’équipe reste soudée, explique M. Kaashoek. « Nous nous connaissons depuis longtemps et avons traversé des périodes difficiles au cours de la dernière décennie, tant en Bourse que sur le plan privé. Cela a permis de créer un lien de confiance important. C’est à partir de là que nous nous sommes lancés dans cette aventure entrepreneuriale. »

Le fonds Global Small-Cap a vu le jour en avril de l’année dernière. L’équipe a levé plus de 200 millions d’euros de capitaux externes, notamment grâce à l’intérêt de family offices aux Pays-Bas, en Belgique et en Suisse. En outre, Lightrock a fourni à l’équipe 400 millions d’euros de capital d’amorçage. « Nous bénéficions d’un grand soutien, non seulement de la part du conseil d’administration de Lightrock, mais aussi de la part de son fondateur, le prince Max de Liechtenstein, tout en conservant une totale autonomie dans les processus d’investissement », affirme M. Vankan.

Accent plus marqué sur la valeur

L’équipe investit dans des entreprises (actuellement 66) dont la valeur de marché se situe entre 500 millions et 15 milliards d’euros. Les investisseurs recherchent des entreprises qui se négocient en dessous de leur valeur intrinsèque, qui ont une « gouvernance très solide » et une position bien défendue sur les marchés de niche dans lesquels elles opèrent. Ou, comme le résume M. Vankan dans ses critères de sélection, « la qualité à un prix attractif ».

Dans ce domaine, Lightrock tente de se différencier des fonds similaires sur le marché. « La plupart des fonds de petites capitalisations au niveau mondial sont plus enclins à rechercher des valeurs de croissance, alors que nous sommes un peu plus axés sur la valeur », déclare M. Vankan.

Selon M. Kaashoek, l’accent mis sur l’actionnariat engagé à long terme se traduit par au moins 400 contacts par an avec les entreprises du portefeuille. « Nous nous entretenons avec toutes les entreprises tous les trimestres, voire plus souvent si nécessaire. Rien que l’année dernière, nous avons rendu visite à 70 % des entreprises. Je pense que nous connaissons mieux nos entreprises que le gestionnaire de fonds moyen. »

À contre-courant

Le choix de Lightrock de créer un fonds public semble quelque peu surprenant à première vue, étant donné le profil privé de l’investisseur. En outre, le marché semble mettre davantage l’accent sur les opportunités offertes par les marchés privés et les nouveaux fonds de cette catégorie.

Parallèlement, les marchés boursiers connaissent depuis des années un glissement de l’investissement actif vers l’investissement passif. Selon M. Kaashoek, cette situation a rendu certains sous-segments de l’investissement coté très attrayants. « Chez Lightrock, nous pensons que les petites capitalisations en font partie. Chaque jour, nous rencontrons de belles entreprises dont la valorisation est attrayante. En fin de compte, la philosophie des fonds publics et privés est la même. »

Chris Kaashoek estime que la plateforme de fonds de Lightrock offre encore beaucoup de place pour une deuxième ou troisième stratégie, même s’il est beaucoup trop tôt pour en parler. « En outre, notre équipe se concentrera toujours sur les petites capitalisations mondiales. »

Climat instable

Les experts de Lightrock reconnaissent investir dans un secteur qui connaît actuellement des vents contraires. Au cours des dix dernières années en particulier, les petites capitalisations ont affiché une nette sous-performance par rapport aux grandes capitalisations, en partie à cause de la performance des Sept Magnifiques. « Il est difficile de se prononcer sur ce que sera le marché dans cinq à dix ans, nous n’avons pas de boule de cristal », concède M. Vankan.

Interrogé sur l’incertitude liée à la nouvelle administration américaine et aux droits de douane annoncés, il répond que « nous discutons avec des dizaines d’entreprises américaines qui éprouvent des difficultés à prendre des décisions d’investissement aujourd’hui. Mais nous savons comment traverser ce genre de période. Plus le climat est volatil, plus les opportunités pour les gestionnaires actifs sont nombreuses. En fin de compte, chaque période compte ses défis et ses opportunités. »

C’est pourquoi Lightrock investit principalement dans les leaders du marché. « Ces entreprises sortent renforcées des périodes de stress ou de crise », conclut Chris Kaashoek.

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