Léopold Arminjon de Lazard Asset Management souligne les avantages d’une stratégie défensive qui met en avant la défense du patrimoine des investisseurs durant les périodes difficiles sur les marchés. Le recul mensuel du fonds n’a historiquement jamais dépassé 2%.
Arminjon a réalisé une grande partie de sa carrière dans l’industrie des hedge funds, en passant notamment par Gartmore et Henderson durant les vingt dernières années. Depuis 2015, il est à la tête du fonds Lazard European Alternative Fund , un produit long/short dont les actifs sous gestion atteignent désormais 640 millions d’euros.
« Nous visons à combiner deux choses avec cette stratégie : préserver à tout moment le capital des investisseurs ; et dégager une performance positive et régulière en s’exposant sur des sociétés européennes de qualité. Et ceci tout en limitant fortement l’exposition nette sur les marchés ».
Et de fait, la volatilité du fonds a tourné autour de 4% durant les trois dernières années, avec un drawdown mensuel qui n’a historiquement jamais dépassé 2%.
Gestion du risque
Pour y arriver, le gestionnaire va privilégier les actifs liquides. « Nous devons éviter les pertes, et nous investissons donc sur des titres dont le volume journalier est supérieur à 10 millions d’euros afin de pouvoir rapidement sortir en cas de problème ». Le portefeuille sera également exposé sur une quarante à septante lignes individuelles sur des positions à la vente ou à l’achat, en étant dans l’impossibilité de pouvoir de s’endetter pour atteindre ses objectifs. « Les investisseurs apprécient ce produit parce qu’ils savent que le risque de perte est faible ».
La gestion du risque sera forcément centrale dans cette stratégie, qui passera dans un premier temps par la recherche de bonnes idées susceptibles de dégager une performance positive à long terme. « Il est facile d’identifier les bonnes sociétés, mais il est beaucoup plus difficile de les acheter à un bon prix ».
Le portefeuille sera exposé sur trois grandes poches de sociétés. La première concerne des histoires de croissance structurelle « dont la force est interne à la société en terme de technologie, de marque ou de coûts ; un bon exemple dans ce domaine étant Umicore ». Le deuxième et le troisième groupe seront constitués respectivement de sociétés cycliques et de sociétés fortement décotées « qui présentent un potentiel de redressement attractif ».
Couverture
« Avant toute chose, nous chercherons à éviter de perdre de l’argent en raison d’un risque qui n’a pas été correctement identifié, ou de prendre des paris trop similaires sur nos positions ». Le gestionnaire fera également usage de futures pour se prémunir contre une baisse excessive du marché. Durant l’année 2018, Léopold Arminjon a progressivement réduit son exposition sur les segments cycliques du marché pour atteindre une exposition nette très faible en octobre.