« Étant donné les niveaux de valorisation extrêmes de la dette des marchés émergents, de nombreux investisseurs veulent savoir si le moment est venu de tirer parti de cette opportunité. L’incertitude est extrêmement élevée, car il y a beaucoup trop de permutations possibles pour déterminer avec certitude comment le virus va se propager et comment les marchés financiers vont réagir dans les semaines à venir. » Selon une étude par Denise Simon, Co-Head of Emerging Market Debt, Lazard Asset Management.
Différenciation
« Le degré de différenciation entre les différents crédits est susceptible d’augmenter, et certains pays sont clairement plus vulnérables. Afin de distinguer entre les pays qui sont en mesure de faire face à la crise actuelle et ceux qui en souffriront le plus, nous avons analysé les bilans souverains en supposant un fort ralentissement de la croissance et une baisse des prix du pétrole. D’une manière générale, les soldes budgétaires se détérioreront et les ratios d’endettement augmenteront par rapport à ce qui était prévu au début de l’année. Toutefois, nous avons identifié un certain nombre de pays dont nous pensons qu’ils sont dans une position confortable. En ce qui concerne la dette en devises fortes, nous ciblons les crédits solides de qualité investissement qui sont entrés dans la crise avec des bilans plus solides et qui ont accès aux marchés des capitaux. Des pays tels que le Panama, le Pérou et les Philippines peuvent supporter une période de croissance plus lente, potentiellement forte et prolongée. Nous évitons généralement les crédits à haut rendement, en particulier les exportateurs de pétrole et les petits émetteurs comme ceux d’Afrique subsaharienne. En ce qui concerne la dette locale, nous voyons des opportunités en termes de durée dans un certain nombre de pays où les rendements réels et les primes locales sont attrayants, notamment en Russie, au Pérou et en Indonésie. »
Rendements attrayants
« Dans ce contexte, nous pensons que la dette des marchés émergents devrait offrir des rendements attrayants à moyen terme par rapport à d’autres alternatives de revenu fixe. Cela est particulièrement vrai pour la dette en devises fortes, dont les rendements étaient d’environ 7 % au 31 mars et le degré de dépréciation du crédit réalisé sera probablement bien inférieur aux niveaux draconiens qu’implique le marché.
Nous voyons les meilleures opportunités dans les crédits de meilleure qualité avec des bilans sous-jacents solides, un accès aux marchés des capitaux et des spreads qui fournissent un coussin important contre une récession qui pourrait être profonde et prolongée. Nous suivons de près l’évolution de la crise, ainsi que les mesures budgétaires et monétaires prises par les décideurs politiques sur les marchés développés et émergents. Bien qu’il soit difficile de prévoir quand le marché se stabilisera, nous voyons des opportunités intéressantes dans la dette des marchés émergents. Toutefois, la sélection des titres sera la clé pour tirer profit de cette opportunité. »