Fin 2023, Lazard Asset Management a lancé le fonds Lazard Climate Action, axé sur le changement climatique et la transition vers une économie pauvre en carbone, et géré par Koen Popleu et Monika Kumar. Anciens de Candriam, les deux gérants ont rejoint Lazard il y a deux ans, afin de renforcer la gamme de fonds d’investissement durables. Ce fonds climatique constitue la première réalisation concrète.
Koen Popleu et Monika Kumar gèrent le fonds Climate Action depuis le bureau bruxellois de Lazard – une primeur pour la Belgique, puisque les analystes et gérants de portefeuille des autres fonds destinés au marché européen sont basés à New York, Londres ou Paris. Chez Candriam, les deux gérants pilotaient également un fonds climatique depuis la capitale belge.
Cette continuité géographique s’explique par diverses raisons : « Bruxelles a une localisation stratégique. L’accès est facile pour les clients, qu’ils se situent en Belgique ou ailleurs en Europe. Le choix de cette ville, au centre du continent européen, est également judicieux pour poursuivre notre expansion, explique Koen Popleu. Nous travaillons désormais avec des collègues néerlandophones et francophones et sommes en contact permanent avec les gérants, analystes et autres experts de l’investissement que Lazard emploie aux quatre coins du monde. Depuis Bruxelles, nous capitalisons ainsi sur l’expertise internationale de Lazard Asset Management. »
De l’énergie solaire et éolienne aux additifs alimentaires
Le fonds Lazard Climate Action a pour objectif durable d’aider l’économie mondiale à s’affranchir du carbone, tout en générant un accroissement du capital. Pour cela, le fonds investit, partout dans le monde, dans des entreprises qui, par leurs technologies, leurs produits et leurs services, contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et/ou aident la société à s’adapter aux conséquences du changement climatique. « Dans le processus d’investissement, nous analysons la part du chiffre d’affaires qui provient de solutions visant à réduire les émissions de CO2 , explique Koen Popleu. Cette dernière doit atteindre au minimum 50 %. Nous la mesurons directement dans les entreprises. Nous mettons également l’accent sur les entreprises proposant de nouvelles technologies qui permettent d’atteindre les objectifs climatiques – par exemple, autour de l’hydrogène. »
Le portefeuille du fonds Lazard Climate Action est diversifié, incluant plusieurs technologies, produits et services contribuant à rendre l’économie moins dépendante du carbone. Les entreprises le composant sont de toutes tailles.
« Parmi ces dernières, l’on compte pour l’éolien, Vestas, producteur de turbines. En matière d’énergie solaire, Sungrow, le leader du marché chinois d’onduleurs, est également représenté. Après sa production, l’énergie éolienne et solaire doit également être stockée. C’est pourquoi nous détenons Alfen, qui développe des capacités de stockage pour le marché européen. Fluence Energy propose aussi des systèmes de stockage, mais principalement pour le marché américain », explique le gérant, avant d’ajouter : « en ce qui concerne les économies d’énergie, nous avons choisi Saint-Gobain, qui fabrique et distribue notamment des matériaux isolants pour le bâtiment, ou encore Daikin, producteur de pompes à chaleur. Nous nous intéressons aussi aux entreprises qui fabriquent des puces pour les véhicules électriques, comme Infineon Technologies. La biochimie a aussi un rôle à jouer : DSM-Firmenich produit ainsi des additifs alimentaires pour le bétail, qui réduisent les émissions de méthane des bovins. »
Actionnaire engagé
Le fonds climatique de Koen Popleu est un actionnaire engagé. « En ce qui concerne les entreprises dans lesquelles nous investissons, nous ne nous arrêtons pas à la seule croissance, à la rentabilité et à la qualité de la direction, mais analysons aussi les interactions avec les principales parties prenantes : le personnel, les fournisseurs, la communauté dans son ensemble. Nous attribuons un score à chacun de ces éléments. Ainsi, nous tenons notamment compte des objectifs de l’entreprise en matière de réduction du CO2. Si nous constatons que les scores sont faibles, ou inférieurs à la moyenne, nous interpellons souvent la direction à ce propos. »