Alexandre Goldwasser
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« Pour l’instant, les clients n’ont pas à prendre de risque de crédit pour obtenir un rendement élevé. Les T-bonds américains offrent déjà près de 5 % de rendement », déclare Alexandre Goldwasser, administrateur de la société de Bourse Goldwasser Exchange. Il constate pourtant que les clients optent principalement pour des billets de trésorerie.
 

« Le bon d’État a remis le marché obligataire sous le feu des projecteurs comme investissement intéressant », note Alexandre Goldwasser, de la société de Bourse familiale Goldwasser Exchange. « Nous avons connu une quinzaine d’années de taux d’intérêt très bas. En résumé, une excellente période pour les actifs à risque, et une très mauvaise pour les titres à revenu fixe. Aujourd’hui, on constate un mouvement inverse, avec un marché obligataire très attrayant. Nous venons d’atteindre le niveau le plus élevé depuis 2007 sur le marché obligataire américain. » 

Court ou long ?

Goldwasser a une préférence pour les obligations à long terme. Malgré cela, il voit surtout les investisseurs se tourner vers des titres à plus court terme. « La courbe des taux en euro et dollar est inversée. Opter pour un rendement supérieur est donc une réaction naturelle de la part des clients. En outre, en cette période incertaine, ils se sentent plus en sécurité avec un investissement à court terme. S’il est une bonne idée de consacrer une partie de son portefeuille à des actifs à court terme, il est aussi important d’acheter des obligations à plus long terme. » 
« Cette courbe des taux inversée est un signe de possible récession et baisse des taux d’intérêt. Par conséquent, si vous investissez tout votre argent dans des obligations à court terme et que le taux d’intérêt diminue l’année prochaine, vous vous retrouverez au pied du mur et ne pourrez plus compter sur un rendement intéressant au cours des années qui suivront. Les obligations à court terme ne permettent pas de vaincre l’inflation. Si, évidemment, nous ne pouvons jamais prédire de quoi demain sera fait, nous pensons néanmoins qu’investir une part de leur patrimoine dans de telles obligations est un bon point de départ pour les clients, et cela restera ainsi au cours des prochains mois. » 

Euro et/ou dollar ?

Les investisseurs en quête de sûreté optent, selon Alexandre Goldwasser, pour des émetteurs dont la notation est élevée, dans les devises fortes que sont l’euro et le dollar. « Dans un environnement où les cours sont revenus à la normale, c’est aussi là que va notre préférence. Par le passé, il était intéressant d’acquérir des obligations dans d’autres devises, comme le dollar australien ou le réal brésilien. C’était alors la seule chance d’obtenir du rendement. Mais à présent que les cours en euro et dollar sont relativement élevés, il est assez dangereux d’opter pour d’autres devises. Pourquoi le faire, alors qu’on peut obtenir 5 % pour une obligation d’un an en dollars américains ? » 
« C’est la raison pour laquelle nous conseillons de n’investir que dans des obligations avec des devises fortes. Il est préférable de conserver au moins une partie de son portefeuille en dollar. Comme nous l’avons vu lors de nombreuses crises passées, le dollar reste une bonne valeur refuge. Le taux d’intérêt en dollar est en outre bien plus élevé que celui en euro. Ainsi, pour une même entreprise, une obligation en dollars peut rapporter 1,5 % de plus par an qu’une obligation en euros. » 

Triple B et plus

Goldwasser opte très concrètement pour un mix d’obligations d’entreprises et d’État. « Nous ne choisissons que des obligations présentant un degré élevé de solvabilité. Leur notation la plus basse est triple B. Concernant les obligations d’État, nous recommandons de choisir des pays très solvables, comme la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Le marché des obligations d’entreprises à haut rendement est relativement corrélé au marché boursier. Ces entreprises sont trop endettées, et la hausse du taux d’intérêt les mettra dans une position très difficile. » 
« Nos clients recherchent également des obligations négociées sous le pair en raison de leur attrait fiscal. Les investisseurs belges particuliers ne sont en effet pas taxés sur leurs gains de cours. » 

« Un mauvais moment pour les actions »

Par opposition à cet éloge des obligations, la société de Bourse se montre, sans surprise, négative vis-à-vis des actions. « Nous croyons en une stabilisation prochaine des taux d’intérêt assortie d’un début de baisse de l’inflation. Mais l’impact réel de la forte hausse des taux d’intérêt ne se ressent pas encore sur le marché boursier. La baisse y est encore assez faible. S’il est vrai que le Nasdaq a reculé l’an dernier, lorsqu’on regarde le graphique du marché boursier général sur une période prolongée, on n’observe pas de marché baissier avec de très grosses pertes », indique Alexandre Goldwasser.
« Du fait des taux d’intérêt très bas, beaucoup d’entreprises et de pays ont accumulé de fortes dettes et doivent à présent en refinancer une partie, ce qui se révèle très compliqué compte tenu de la forte hausse des taux. Selon nous, la réaction à la baisse du marché boursier va donc se poursuivre dans la période à venir. Certaines actions se montreront performantes, mais de manière générale, nous estimons que le moment est mal choisi pour acheter des actions. »
 

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