Marcus Morris-Eyton souligne que le contexte reste favorable aux actions européennes, avec un potentiel intact de rattrapage pour les résultats des entreprises. La valorisation reste inférieure à la moyenne de long terme, et la décote reste élevée face au marché américain. Sa stratégie d’investissement active vise les valeurs de croissance de qualité.
Allianz Europe Equity Growth Select est le fonds phare d’Allianz Global Investors sur les marchés européens. Basé sur une stratégie d’investissement active focalisée sur les valeurs de croissance et un faible taux de rotation des positions (moins de 10% en 2017), le fonds a dégagé une performance annualisée de 11,1% depuis le lancement de cette stratégie en 2013, en surperformant annuellement l’indice MSCI Europe Total Return de 3,8%. « Notre philosophie d’investissement est appliquée depuis 2003 sur la stratégie Allianz Europe Equity Growth, avec de meilleurs résultats encore », souligne Marcus Morris-Eyton. Ce dernier fonds est toutefois fermé aux nouvelles souscriptions, mais le fonds plus récent applique pratiquement la même stratégie, avec toutefois un accent davantage porté sur les grandes capitalisations.
Viser la qualité
Marcus Morris-Eyton indique que la stratégie d’investissement vise les sociétés qui sont capables de maintenir leur croissance à un niveau soutenable sur l’ensemble du cycle économique, et de réinvestir leur bénéfice dans l’activité afin de soutenir la croissance bénéficiaire sur le long terme. « Il s’agit d’un segment extrêmement étroit du marché, avec des sociétés qui sont capables d’ignorer le cycle économique tout en dégageant une croissance bénéficiaire visible tournant entre 10 et 15% par an ».
Ceci nécessite toutefois d’avoir une connaissance approfondie des sociétés en portefeuille, ce qui passe par des rencontres fréquentes avec les équipes dirigeantes et des visites sur les sites. « Ceci nous permet d’avoir une assez bonne perception de la culture d’entreprise d’une société. Nous aurons parfois besoin de plusieurs mois, voire de plusieurs années, avant de constituer une conviction forte sur une société ».
Sous-pondération
Cette philosophie d’investissement débouchera sur une diversification sectorielle qui sera fondamentalement différente de celle affichée par les grands indices européens, avec une absence d’exposition sur des secteurs comme les télécoms, les utilities, les pétrolières ou les immobilières. « Sur le secteur financier, nous serons également largement absents sur secteur bancaire. Ces derniers mois, nous avons relevé notre exposition sur la technologie, au détriment des soins de santé ou des industrielles.
Et de souligner que c’est entre des capitalisations comprises entre 10 et 30 milliards d’euros que les gestionnaires vont généralement trouver les meilleures opportunités d’investissement. « C’est dans cette fourchette que se trouvent les entreprises de croissance bien établies, qui n’ont pas encore atteint une taille qui va compliquer le maintien d’un taux de croissance soutenu. Nous participons rarement aux introductions en bourse ».
Sociétés
« Nous n’achèterons jamais une société parce qu’elle est bon marché. Inversement, nous serons en mesure de payer une valorisation significativement supérieure à la moyenne du marché si nous avons la certitude que la croissance bénéficiaire restera soutenue à moyen ou long terme », indique encore Marcus Morris-Eyton. Parmi les actions qu’il apprécie à l’heure actuelle, il souligne notamment Zalando, le principal acteur de l’e-commerce européen, dont le cours a souffert durant l’été. « Les marges semestrielles sont ressorties à un niveau qui a déçu le marché. Or, avec une approche de long terme, nous pensons que les investissements réalisés dans le réseau de distribution constituent un pari gagnant. Zalando est un succès qui sera difficile à répliquer ».
Un autre nom apprécié par le gestionnaire est Dassault Systèmes, un groupe technologique français qui propose de simuler les processus de production, afin de limiter les coûts dans la mise en place des chaînes d’assemblage. « Le logiciel est difficilement réplicable, et le groupe a pour clients des géants mondiaux tels que Boeing ou Exxon Mobil. La valorisation est élevée, mais la visibilité sur les résultats est extrêmement élevée, le groupe ne perdant que très rarement des clients. La croissance bénéficiaire attendue tourne entre 5 et 10%, à laquelle il convient d’ajouter annuellement entre 4 et 5% provenant d’acquisitions ».