
Le banquier privé est l’un des postes les plus recherchés dans le secteur financier belge, selon le dernier guide des salaires du cabinet de recrutement Morgan Philips. La guerre des talents fait rage, en particulier pour les hunters.
Les recruteurs du secteur bancaire sont à la recherche de banquiers privés senior disposant d’un bon carnet d’adresses. Un tel profil peut prétendre à un salaire brut de 110 000 à 140 000 euros par an, tandis que le salaire d’un cadre de banque privée peut même dépasser 160 000 euros, selon le Belgium Banking Salary Guide de Morgan Philips. Le cliché de l’homme en costume ne reflète pas entièrement la réalité. Les données des recruteurs montrent que plus d’un banquier privé sur trois est une femme.
Deux autres postes en gestion de patrimoine, le gestionnaire de portefeuille et le planificateur successoral, sont également très demandés, mais un peu moins que celui de banquier privé. Les proportions entre les hommes et les femmes varient. Alors que quatre gestionnaires de portefeuille sur cinq sont des hommes, trois planificateurs successoraux sur cinq sont des femmes.
Offres d’emploi
Un coup d’œil aux offres d’emploi montre que la guerre des talents fait actuellement rage, principalement dans la région Campine-Anvers. Un banquier privé expérimenté peut y choisir parmi un large éventail d’employeurs potentiels. Tant les grandes banques ING, Belfius et BNP Paribas Fortis que des acteurs plus spécialisés comme Degroof Petercam ou ABN Amro MeesPierson Belgium sont à la recherche de sang neuf. ING souhaite par exemple renforcer son équipe au service des familles anversoises fortunées. La nouvelle recrue guidera « une centaine de familles avec un capital investi minimum de 500 000 euros ».
Dans certains cas, le champ d’action proposé est très large. Par exemple, BNP Paribas Fortis recherche un banquier privé pour son équipe Professional Wealth (comprenant des avocats de haut niveau, des managers, des fonctionnaires européens et des professionnels libéraux très qualifiés) pour la région de Flandre. L’offre d’emploi précise : « Vous êtes disposé à travailler en réseau dans votre zone de travail, la Flandre ». La nouvelle recrue sera responsable « d’un portefeuille de quelque 120 clients disposant d’un patrimoine financier d’au moins 1 million d’euros ou de prospects ayant ce potentiel à court ou moyen terme. »
« Hunter » ou « farmer »
En interne, les banques divisent souvent leurs banquiers privés en deux groupes : les hunters (chasseurs) et les farmers (agriculteurs). Le hunter doit attirer de nouveaux clients fortunés, tandis que le farmer approfondit les relations avec les clients existants. Alors que le hunter est principalement en déplacement, le farmer a un travail plus sédentaire au bureau.
« Le hunter a un profil commercial clair et se concentre sur la prospection et le développement des affaires. Il peut par exemple venir d’un autre département de la banque, où il occupait déjà une fonction commerciale similaire », expliquent Xavier Jacquet et Nic Sterckx de Morgan Philips. « Ce que toutes les banques privées recherchent avant tout, c’est un accès direct à un réseau d’affaires avec des clients potentiels. Chaque banque veut donc attirer les « stars ». Il s’agit de banquiers privés expérimentés qui disposent déjà d’un réseau dans leur région et qui peuvent immédiatement apporter de nouvelles affaires. »
Le hunter devrait donc être un invité bien perçu dans les manifestations et les clubs d’affaires de la région. Bien entendu, la banque elle-même peut également être au centre d’un tel événement. Le sponsor ING Belgique invite plus de 500 entrepreneurs flamands de haut niveau et clients de la banque privée à son événement hippique annuel Waregem Koerse (qui aura lieu cette année le 2 septembre).
Les hunters désignés confient le nouveau client aux farmers de l’équipe, puis retournent directement prospecter. Le farmer gère alors les relations avec les clients en jouant un rôle de service et de conseil. « Le farmer a également un rôle important à jouer, surtout à long terme. Il doit veiller à ce que la prochaine génération de la famille d’entrepreneurs reste également cliente de la banque », conclut M. Jacquet.