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Toutes les deux semaines, Investment Officer pose des questions personnelles à un éminent professionnel du monde financier. Cette fois-ci, c’est Leen Van den Neste, CEO de VDK Bank, qui regarde dans Le Miroir.  

Cela fait déjà dix ans que Leen Van den Neste dirige la banque gantoise VDK Bank. « Banquier est le plus beau métier du monde. Vous aidez les gens à réaliser leurs rêves : acquérir une maison, lancer une entreprise ou reprendre une affaire. Le banquier peut vraiment faire la différence dans la vie des gens, même si tout le monde ne s’en rend pas compte. » Malgré cet amour du métier, Leen Van den Neste a pris un chemin de traverse pour aboutir au monde financier.
Elle a étudié le droit. « En sortant, j’avais eu suffisamment de droit pour toute la vie », sourit-elle. Elle a ensuite étudié la comptabilité pour aboutir chez KPMG comme auditeur, avant de rejoindre la société holding de feu la Bacob, et plus tard Dexia. « À l’époque, je siégeais également au conseil d’administration de VDK Bank où le métier de banquier avait suscité chez moi une grande admiration. Lorsque le CEO a pris sa pension, j’ai senti que le moment était venu de découvrir de nouveaux horizons. »

Qu’avez-vous appris de votre première fonction dans le monde financier ?

« Le rôle d’auditeur implique un contrôle sévère. Vérifier en permanence que tous les contrôles internes sont au point reste ancré dans mon ADN. Mais, en tant que CEO, vous devez aussi lâcher un peu la bride. Dès que les contrôles internes sont au point, vous pouvez accorder aux collaborateurs une grande liberté dans l’exercice de leurs fonctions. Une organisation décolle quand les collaborateurs prennent leurs responsabilités et trouvent du plaisir à faire ce qu’ils font. Voir les collaborateurs progresser dans la prise de responsabilité me procure la plus grande satisfaction. Ces jours-là, je parcours les couloirs en sifflotant. »

Quel fut le moment le plus déterminant de votre carrière ?

« Mon entrée au conseil d’administration de VDK Bank. À ce moment-là, seulement, je me suis familiarisée au métier de banquier. Une fonction agréable parce qu’elle touche à l’humain. Les clients doivent nous faire confiance, en tant qu’institution financière, et nous devons leur faire confiance pour le remboursement du crédit octroyé. Si la confiance s’installe, vous pouvez réaliser, ensemble, de belles choses. Je trouve toujours remarquable que le comité de crédit accorde un crédit pour la construction d’un moulin à vent ou valide un dossier de crédit pour l’extension d’une institution de soins. Dans ces moments-là, vous participez, comme banquier, à un levier social. »

Vous exercez différents mandats d’administratrice. Dans quelle mesure influencent-t-ils votre vision de CEO ?

« Je suis notamment administratrice chez Retail Estates et FPIM. C’est passionnant de voir comment les autres CEO répondent à certains défis. Les contacts que vous nouez sont également valorisants. Y compris au point de vue personnel. Parce que, à certains moments, le travail de CEO peut s’avérer très solitaire, même si une bonne et solide équipe vous entoure. Il vient toujours un moment où vous devez prendre seule une décision ou indiquer le chemin à suivre. C’est alors qu’il est bon de pouvoir échanger avec d’autres personnes dans la même situation. En tout cas, cela m’aide beaucoup. »

Êtes-vous passionnée de réseautage ?

« Honnêtement, je n’aime pas trop. Les discours et exposés auxquels vous assistez sur les réseaux d’événements typiques ne s’avèrent pas toujours aussi passionnants. Et ils exigent beaucoup de temps. Il peut bien sûr en résulter de nombreux contacts intéressants, même si je dois reconnaître que depuis la crise du Covid, j’économise davantage mon temps. Avant, je passais trois à quatre soirées hors de la maison, tout en assistant encore souvent le week-end, comme sponsor, à des matchs du AA Gent avec des clients. Cela allait parfois un peu trop loin, comme en témoigne ma famille. Je ne souhaite plus soutenir un tel rythme. Il n’est pas nécessaire, non plus, de participer à tout. C’est parfois mieux, le soir, de faire une petite promenade, que de participer à l’une ou l’autre réception.

Quelle est encore votre ultime ambition ?

« Dans quatre ans, VDK Bank fête son centième anniversaire et je veux m’investir à fonds, ces prochaines années, pour préparer au mieux la banque aux cent prochaines années. Ensuite, je n’ambitionne plus de poste de haut niveau. Lorsque je quitterai ma fonction de CEO, je veux rendre quelque chose à la société. Face aux grands défis de l’enseignement, j’aimerais donner cours. Planter chez les jeunes les semences qui les aideront dans le futur représente un levier important pour l’avenir. Moi-même j’ai reçu toutes les chances. Mon foutu devoir consiste donc à donner quelque chose en retour. »

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