Les cours pétroliers suivent une ligne ascendante depuis un certain temps déjà, et l’on se demande désormais combien de temps elle va se poursuivre et quel niveau elle peut atteindre. Pour ABN Amro, le prix du baril de Brent va baisser au troisième trimestre et atteindra environ 75 dollars d’ici la fin de l’année. Le premier semestre 2019 devrait en revanche être marqué par une hausse.
Hans van Cleef, économiste en chef chargé des questions énergétiques chez ABN Amro, constate dans son dernier Energiemonitor que les cours pétroliers augmentent depuis quelque temps déjà, notamment grâce à une croissance solide de la demande, aux quotas de production décidés par les pays appartenant à l’OPEP ou non ainsi qu’au retrait américain de l’accord nucléaire avec l’Iran et aux sanctions en découlant.
Les investisseurs se demandent si cette hausse va se poursuivre. Pour Hans Van Cleef, le marché donne des signaux contradictoires. D’une part, l’OPEP a récemment décidé d’augmenter sa production pétrolière. Ce sont surtout l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et, dans une moindre mesure, l’Irak qui vont ouvrir les vannes.
Toutefois, les effets de cette décision seront quasiment négligeables du fait des perturbations au niveau de la production et des sanctions. « Les troubles que connaît la Libye se traduisent par une baisse de la production et des difficultés d’exportation au départ des grands ports. Au Venezuela aussi, la production a beaucoup diminué. Si certains pays décident d’obtempérer à l’injonction de Donald Trump et de ne plus acheter de pétrole à l’Iran, le problème sera encore plus important. »
A l’inverse, la production pétrolière des Etats-Unis atteint de nouveaux records et l’on se demande quand la capacité maximale sera atteinte.
Mais la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine est un facteur de risque important. Si elle affecte véritablement l’économie mondiale, la demande de pétrole sera amenée à diminuer, selon Hans Van Cleef. Les incertitudes qui entourent les relations commerciales sino-américaines peuvent en outre donner lieu à des prises de bénéfices sur les positions longues actuelles. « Ce phénomène pourrait exercer une pression à la baisse sur le prix du pétrole à court terme. »
L’économiste de la banque néerlandaise conclut : « Si une augmentation des cours semble de plus en plus probable, nous hésitons à revoir la hausse nos prévisions pour les cours pétroliers. Comme nous l’avons expliqué ci-dessus, le scénario plus risqué, avec une nouvelle hausse des prix au deuxième semestre 2019, est devenu plus vraisemblable, mais nous suivons attentivement la situation. »