C’était la chronique d’une mort annoncée, mais la branche belge de la caisse d’épargne néerlandaise va finalement tirer la prise dans notre pays le 1er septembre 2022.
Le 1er juillet 2022, tous les comptes d’épargne seront fermés, et le 1er septembre 2022, tous les comptes courants de la banque seront fermés. C’est ce qui ressort d’un communiqué de la banque.
Les clients de la banque ont deux possibilités pour clôturer leurs comptes : soit ils donnent un contre-compte dans une autre banque, et la banque clôturera alors le compte pour le client, soit les clients peuvent clôturer eux-mêmes les comptes en ligne. Selon la banque, il est préférable de le faire lorsqu’ils ont acquis toutes les primes de fidélité.
La banque souligne que si les clients n’ont pas pris de mesures d’ici là, leurs avoirs seront automatiquement transférés à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) du Service public fédéral Finances.
Chronique d’une mort annoncée
Depuis plusieurs années, il était question de mettre fin aux activités de Rabobank.be en Belgique. La combinaison d’un taux d’intérêt de l’épargne extrêmement bas pendant de nombreuses années, d’un fort afflux de dépôts d’épargne aux Pays-Bas et d’un financement bon marché de la BCE a porté le coup fatal au modèle économique de Rabobank.be. En conséquence, le groupe Rabobank aux Pays-Bas a décidé de tirer la prise.
Vingt ans
Rabobank.be est actif en Belgique depuis une vingtaine d’années.
Pour Stéphane Vermeiren - qui, en tant que spécialiste du marketing, a été l’un des fondateurs de la caisse d’épargne et en a ensuite été le PDG pendant sept ans - la nouvelle n’est pas une surprise. C’est ce qu’il a déclaré dans une interview précédente accordée à Investment Officer en septembre. Vous ne m’entendrez jamais dire que de mauvais choix ont été faits. Au niveau du groupe, il était parfaitement défendable de restreindre l’objectif de Rabobank.be aux seuls produits d’épargne. Mais pour moi, il a toujours été clair que c’était une histoire finie pour la caisse d’épargne. Je suis même surpris que ça ait duré aussi longtemps.
Le changement de direction stratégique a également été à l’origine du départ de Vermeiren en 2014.
Cette annonce a été suivie en 2017 par l’annonce que la banque en ligne vendait ses activités d’investissement à Keytrade Bank et que Rabobank.be se concentrerait uniquement sur les comptes d’épargne et les comptes à terme. Déjà à l’époque, les observateurs suggéraient que c’était le signe avant-coureur d’un retrait complet de la Belgique, ce que la banque internet a toujours nié.
La décision de ne proposer que des produits d’épargne a transformé Rabobank.be en une banque monoproduit. C’est toujours dangereux, surtout en ces temps où les banques doivent payer pour parquer leur argent à la Banque centrale européenne», a déclaré M. Vermeiren.
Aux Pays-Bas, Rabobank est une banque coopérative dont les activités se sont révélées plus risquées que prévu après la grande crise financière. Il a alors été décidé de dé-risquer le modèle économique, notamment à l’étranger.
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