Quintet event on the real estate
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Les projections économiques pour l’année 2024 présentent un panorama contrasté, suivant les indicateurs analysés. Les optimistes se réjouissent de l’ouverture potentielle des banques centrales à une réduction des taux d’intérêt, prédisant ainsi des jours meilleurs. Néanmoins, d’autres voix évoquent le spectre d’une récession et le retour de l’inflation. Lors d’une conférence récente organisée par Quintet Luxembourg Private Bank, des acteurs du secteur immobilier ont manifesté un optimisme sélectif.

La correction immobilière mondiale, attendue de longue date, a frappé le Luxembourg en 2023, provoquant une baisse des prix de l’immobilier de 13,6 % sur un an au troisième trimestre. Après des années de bénéfices conséquents, le secteur a connu des licenciements. Les promoteurs, cherchant une lueur d’espoir, peuvent être pardonnés pour leur optimisme mesuré.

Selon un communiqué de Quintet, citant Nicolas Sopel, responsable de la recherche macroéconomique, «le secteur immobilier luxembourgeois pourrait connaître un rebond en 2024, grâce aux baisses de taux de la Banque centrale européenne prévues mi-année.»

Le soutien de l’immobilier en question

Le communiqué ajoute que «le secteur devrait bénéficier d’un assouplissement progressif des conditions financières et d’un redressement macroéconomique plus large.» Benjamin Holcblat, chercheur à l’Université du Luxembourg, spécialiste en science des données, considère ces prévisions comme excessivement optimistes. Il souligne la désynchronisation des économies américaine et européenne, exacerbée par le conflit en Ukraine, et reste particulièrement pessimiste pour l’Europe, l’Allemagne en particulier.

Le FMI a lui aussi exprimé des réserves concernant l’immobilier commercial européen. Holcblat met en doute l’utilité de se référer aux États-Unis pour prédire les tendances européennes. «Nous nous dirigeons vers une stabilisation macroéconomique, mais pas nécessairement vers une reprise,» affirme-t-il, soulignant l’impact prolongé de la crise énergétique et de l’inflation.

Risque de récession : une vision réaliste

Guy Wagner, de la Banque de Luxembourg, lors d’un événement pour investisseurs, a cité divers indicateurs économiques et parallèles historiques suggérant un risque accru de récession. Il compare la situation actuelle à la période 1966-1983, caractérisée par des vagues inflationnistes successives et des politiques de taux fluctuantes.

Sopel de Quintet note un rebond des marchés immobiliers cotés en bourse post-correction, mais reste prudent, soulignant que les biens physiques pourraient continuer à subir une pression à la baisse à court terme, malgré l’assouplissement attendu des taux d’intérêt.

Bien que Holcblat n’anticipe pas un effondrement du marché immobilier luxembourgeois, il ne prévoit pas non plus un retour à la normale pré-2023. Il souligne les coûts élevés des matières premières et de l’énergie, ainsi que l’intervention gouvernementale via un plan de relance pour le logement.

Réflexions sur les politiques de taux

Holcblat questionne l’efficacité des baisses de taux pour maîtriser l’inflation, compte tenu des chocs exogènes affectant l’économie. «L’augmentation des taux, visant à refroidir l’économie, n’est pas nécessairement la réponse optimale,» conclut-il.

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