Les dépenses d’infrastructure, la transition énergétique et les enjeux sociétaux domestiques étaient au menu d’un déjeuner organisé récemment par trois gestionnaires d’actifs internationaux.
Les fonds thématiques sont incontestablement à la mode depuis quelques années. Nordea Asset Management, M&G et Allianz Global Investors ont présenté leurs meilleures stratégies à l’occasion d’un déjeuner organisé il y a quelques semaines.
Infrastructures cotées
Alex Araujo a tout d’abord présenté le fonds M&G (Lux) Global Listed Infrastructure, dont il pilote la destinée depuis son lancement en 2017. Le fonds est géré activement, avec un portefeuille concentré qui vise des sociétés susceptibles de dégager des flux croissants de dividendes. Le produit est labellisé chez Febelfin et est éligible à l’article 8 de la règlementation SFDR. Il est également noté quatre étoiles chez Morningstar, grâce à une performance annualisée de 9,4% depuis son lancement.
« L’infrastructure présente aujourd’hui la particularité d’être à l’origine de 45% des émissions de CO2 sur la planète. C’est aussi un secteur qui est au cœur des solutions aux enjeux climatiques, avec la construction de projets qui vont être nécessaires pour diminuer l’intensité en carbone de nos sociétés ». Dans la pratique, la stratégie est exposée sur trois grands segments du marché.
Le premier est la transition de la production d’énergie vers des sources renouvelables. « Il existe actuellement un grand nombre de sociétés traditionnelles qui se sont engagées dans la transition vers les énergies renouvelables, et c’est dans ce segment du marché que se trouvent les plus grandes opportunités pour les investisseurs ». La deuxième concerne les infrastructures digitales, et notamment les antennes GSM ou les centres de données, et « c’est dans ce segment que nous trouvons les plus fortes croissances dans notre portefeuille ». Enfin, la troisième concerne les infrastructures sociales, avec notamment tout ce qui tourne autour de l’éducation.
Enjeux sociaux
Dans un deuxième temps, ce fut au tour de Johannes Haubrich de présenter le nouveau fonds thématique de Nordea Asset Management, qui va combiner les enjeux climatiques et sociaux dans un même produit : Nordea 1 – Global Climate and Social Impact. « Ces derniers mois nous ont permis de constater que les problématiques sociales et environnementales ne peuvent pas vraiment être dissociées ».
Ce nouveau produit va se baser sur l’expertise du fonds cinq étoiles Nordea 1 – Global Climate and Environnement, en intégrant toutefois de nouveaux secteurs afin d’incorporer des thématiques plus sociales dans la gestion, notamment tout ce qui concerne l’accès à des logements abordables, le bien-être, la finance inclusive, l’éducation ou la sécurité. « Notre but va être d’intégrer des sociétés qui vont avoir un impact direct sur plusieurs objectifs du développement durables des Nations Unies. Nous faisons également l’effort d’engager les directions des entreprises, afin de les faire pivoter vers des pratiques davantage alignées avec les objectifs du développement durable ».
Johannes Haubrich souligne également que la composition du portefeuille liée aux thèmes environnementaux est alignée à hauteur de 60% avec son grand frère. « Nous sommes davantage exposés sur les grandes capitalisations de Nordea 1 – Global Climate and Environnement, afin de ne pas être contraint de limiter les entrées dans le fonds ». Dans le nouveau fonds, il met en évidence un groupe comme Owens Corning, un spécialiste de l’isolation des maisons qui va bénéficier directement des efforts qui seront réalisés pour améliorer l’efficience énergétique des bâtiments.
Transition énergétique
Pour terminer, ce fut au tour de David Finger de présenter le fonds Allianz Smart Energy, une stratégie qui vise les secteurs économiques qui vont permettre de diminuer les émissions de carbone et de mieux utiliser l’énergie produite. « En dépit des efforts qui ont déjà été consentis ces dernières années, nous sommes encore loin d’être sur la trajectoire qui nous permettra de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré ».
Dans cette optique, des investissements colossaux vont devoir être réalisés durant les prochaines années, et ce fonds va justement viser à être exposés sur les secteurs qui bénéficieront de ces importants programmes : l’efficience énergétique des bâtiments, les énergies renouvelables, les véhicules électriques et les groupes forestiers. « Après une très bonne année 2020, le fonds est encore en progression cette année (+8,6% sur les neuf premiers mois) en dépit d’un premier trimestre plus délicat à négocier. La demande des clients reste forte pour ce produit ».
Il pointe trois groupes qui sont emblématiques de la philosophie d’investissement du fonds. « Vestas est un groupe fondamental dans notre stratégie, avec un positionnement unique dans la production de turbines pour éoliennes et une concurrence qui reste limitée. Albemarle est le leader mondial de la production de lithium (avec une part de marché tournant autour de 20%), une matière première qui va être au centre du développement de nombreux secteurs liés à la réduction des émissions de carbone. Enfin, il pointe également le japonais Nidec, un spécialiste des trains de roulement pour les voitures électriques ».