Leen van den Neste
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Pourquoi a-t-elle finalement renoncé à une carrière dans l’agriculture ? Comment son fils l’a-t-il convaincue de devenir végane ? Et qu’est-ce qui ne va pas avec le monde du football ? Leen van den Neste, CEO de la Banque VDK, raconte son histoire dans Le Miroir, le podcast dans lequel des personnalités du monde financier parlent de leur carrière et de leur vie.

Leen van den Neste, CEO de la Banque VDK depuis 2011, vient d’une famille d’agriculteurs. « J’ai aidé à la ferme jusqu’à l’âge adulte. À 17 ans, j’envisageais même de rejoindre l’entreprise familiale. Heureusement, mes parents ont estimé que je devrais d’abord obtenir un diplôme. J’ai donc commencé à étudier le droit. Lorsque j’ai terminé mes études, mon intérêt pour l’agriculture s’était envolé. Aujourd’hui, je ne pourrais plus faire un tel métier, car mes opinions vis‑à‑vis du bien-être animal ont profondément évolué. Élever des animaux pour répondre à des besoins humains n’est plus en phase avec l’époque. » 

C’est aussi à la ferme qu’elle a été pour la première fois en contact avec le secteur financier. « L’agriculture est un secteur à forte intensité de capital. Tant les machines que les animaux requièrent de nombreux investissements. Je me souviens encore que le banquier venait chez nous tous les mercredis après-midi. Nous nous installions à la table de la cuisine pour parler revenus, investissements et crédits. Ces conversations sont encore bien présentes dans mon esprit. Peut-être y ont-elles, à l’époque, semé une graine. »

Comptabilité

Après ses études de droit, Leen van den Neste a également étudié la comptabilité, où de nombreux thèmes économiques ont encore été abordés. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée dans le secteur de l’audit. « Je n’ai finalement pas trouvé le droit si intéressant que cela. J’ai vite senti que les chiffres étaient plus ma tasse de thé. Je ne comprends pas pourquoi les gens trouvent la comptabilité ennuyeuse. »

Leen van den Neste a ainsi débuté sa carrière comme réviseur d’entreprise chez KPMG, en 1990, avant de rejoindre Arco, la holding financière du mouvement ouvrier chrétien ACW, où elle fut directrice financière de 2007 à 2011.

CEO, un grand pas

En 2011, Leen van den Neste a intégré la banque gantoise VDK, où elle est immédiatement devenue présidente du comité directeur. Ce fut également une transition vers un nouveau secteur. « Avant cela, j’avais bien entendu eu de nombreux contacts avec des banquiers, mais je n’en étais pas une moi‑même. Je n’ai cependant pas vécu cette transition vers le secteur financier comme un si grand pas. Devenir CEO en fut en revanche un, car on a tout à coup beaucoup moins de personnes avec lesquelles se concerter. »

Développement durable

La Banque VDK fait office d’outsider dans le secteur financier belge. Fondé en 1926 par l’organisation ouvrière chrétienne de Gand, l’établissement avait pour ambition principale d’être une bonne banque d’épargne pour les ouvriers du textile de la ville.

« De par notre ADN, nous mettons toujours l’accent sur des thèmes comme l’inclusion sociale, l’inclusion financière et le développement durable », affirme Leen van den Neste. La banque est la deuxième plus durable du pays (après Triodos) selon FairFin, qui attribue un score de durabilité aux banques belges.

Administratrice

Leen van den Neste est également administratrice de la Société fédérale de Participations et d’Investissement (SFPIM), de la société immobilière Retail Estates et de l’hôpital AZ Sint‑Lucas à Gand. « Mon expérience comme administratrice est très enrichissante pour mon rôle de CEO. Elle m’a en outre apporté un réseau me permettant de comparer certaines choses avec des personnes endossant les mêmes responsabilités et habitées par les mêmes préoccupations que moi. » 

Équilibre vie professionnelle - vie privée

Leen van den Neste a trois enfants. « Il n’existe aucune formule magique pour tout mener de front. Sauf, peut-être, avoir le bon conjoint et mettre en place les bons accords. Mon mari avait un métier qui l’emmenait régulièrement à l’étranger et le contraignait à vivre aux États-Unis pendant la semaine. Souvent, nous devions aligner nos emplois du temps. Les semaines où il était à l’étranger, je ne devais pas prévoir trop de choses. Et il en allait de même pour lui lorsque j’avais des semaines chargées. Nous sommes ainsi toujours parvenus à être là pour les enfants. Nous avons même fait très peu souvent appel à des baby-sitters. » 

Leen van den Neste attache une grande importance à l’équilibre entre travail et vie privée. « Mes enfants m’ont contrainte à mettre mon travail en pause dès que je rentrais chez moi, et je suis convaincue que cela m’a rendue meilleure dans mon travail. Il n’est en effet pas bon de travailler en permanence. On ne fait pas du bon travail, ce n’est pas sain et ce n’est positif pour personne. » 

Football

Leen van den Neste est également une grande amatrice de football. Jusqu’à l’an dernier, la Banque VDK était le sponsor principal du KAA La Gantoise, et la CEO a elle‑même été actionnaire du club. « Je vais encore régulièrement assister à des matchs, mais moins qu’avant. Si le football reste un jeu passionnant, ce monde n’est pas très durable, et je porte aujourd’hui sur lui un regard différent. Il s’agit surtout de vendre et d’acheter des joueurs, avec, bien souvent, des salaires totalement disproportionnés. Du fait de mes préoccupations sociales, j’ai à présent beaucoup plus de mal avec ces aspects du monde du football. »

Végane

Après avoir été végétarienne pendant plusieurs années, Leen van den Neste     a franchi le pas vers le véganisme l’été dernier. « C’est un parfait exemple de ce que mes enfants m’ont enseigné. Mon fils aîné me demandait depuis un certain temps déjà pourquoi je continuais à manger des produits animaux, alors que ces derniers souffraient. Au bout d’un moment, je me suis dit qu’il avait raison. C’est la richesse d’une famille… On s’enrichit, on prend conscience des valeurs de la vie. »

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