Alexandre Drabowicz, Amundi
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La correction boursière a permis aux marchés développés de retrouver un attrait certain. Les actions américaines doivent être privilégiées dans un contexte d’accélération bénéficiaire, tandis que les moyennes capitalisations européennes seront relativement immunisées des mesures protectionnistes de la présidence américaine. Dans un contexte de dollar fort, les marchés émergents risquent de rester sous pression.

Dans la deuxième partie de nos entretiens avec les responsables d’Amundi, nous allons évoquer les attentes d’Alexandre Drabowicz (Deputy Head of Equity) et de Yerlan Syzdykov (Head of Emerging Markets chez Amundi) sur les marchés boursiers. 

Pari américain

‹Fondamentalement, la baisse des marchés depuis le début 2018 n’est pas une mauvaise chose. Alors que les résultats des entreprises continuent de progresser rapidement, la valorisation est redevenue assez attractive alors que beaucoup craignaient que les marchés développés étaient devenus trop chers›, souligne Alexandre Drabowicz.

‹Plus que jamais, les actions doivent actuellement être privilégiées dans l’allocation d’actifs.› Au niveau de l’allocation géographique, il souligne avoir récemment privilégié les actions  américaines au détriment des actions européennes et émergentes. ‹La croissance des résultats va être au rendez-vous.›

Au niveau européen, il reste favorable aux petites et moyennes capitalisations ‹qui seront moins sensibles aux mesures protectionnistes et à la hausse du dollar.› Alexandre Drabowicz indique également qu’il faudra prochainement se préparer à une rotation sectorielle en dehors des secteurs cycliques.

‹Nous avons tendance à privilégier une exposition plus équilibrée, avec des sociétés de qualité faiblement endettées qui seront moins sensibles à un éventuel ralentissement de la croissance.›

Asie en relatif

Au niveau des marchés émergents, Yerlan Syzdykov souligne qu’une hausse de la devise américaine pousse à une certaine prudence. ‹La croissance dans les pays émergents va ralentir cette année, la hausse du dollar faisant pression sur les devises des pays fortement endettés en devises fortes, tandis que plusieurs banques centrales sont aujourd’hui obligées de relever leur taux directeur afin de limiter les pressions inflationnistes.›

Il s’attend également à une hausse des cours pétroliers, dans un contexte où la demande augmentera plus rapidement que l’offre, ce qui sera bénéfique pour certains pays producteurs comme la Russie ou le Nigéria.»Dans l’ensemble, les perspectives sur les matières premières permettent aux pays émergents de rester la tête hors de l’eau dans un contexte général qui reste difficile», souligne Yerlan Syzdykov. 

Internationalisation

Il souligne qu’il convient aujourd’hui de se montrer plus prudent avec le secteur technologique chinois, qui a été fortement mis sous pression ces dernières semaines. ‹Leurs aspirations globales sont aujourd’hui fortement remises en cause par les mesures protectionnistes américaines.› 

Yerlan Syzdykov indique également que la Chine reste fermement engagée dans l’extension de sa zone d’échanges économiques. ‹La politique menée par Donald Trump est une opportunité pour la Chine d’étendre sa sphère économique, notamment avec l’initiative de nouvelle route de la soie («One Belt One Road»). Nous avons d’ailleurs pour ambition de lancer prochainement un fonds qui permettra aux investisseurs de s’exposer à cette thématique très spécifique.›

 

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