Manu Roobaert
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Athora se profile de plus en plus comme une compagnie d’assurance-vie paneuropéenne. Il y a trois ans, la croissance a commencé à progresser fortement après l’intégration définitive de l’ex-Generali Belgium dans Athora. Les assureurs-vie belges parviennent eux aussi certainement à se défendre en comparaison avec les assureurs-vie luxembourgeois, qui sont traditionnellement très populaires auprès des clients fortunés souhaitant investir dans les assurances-vie.

C’est ce qui ressort d’un entretien exclusif avec Manu Roobaert, Directeur commercial d’Athora Belgium (photo). 

L’intention principale est de se concentrer sur le volet Vie, ce qui se fait d’une part via la croissance organique du revenu des primes et, d’autre part, via l’acquisition d’autres compagnies et/ou portefeuilles. Après une partie de l’acquisition de NN Insurance Belgium, 3,3 milliards d’euros d’actifs viendront s’ajouter, ce qui portera le total des actifs à plus de 10 milliards d’euros. 

« Nous allons également reprendre 21 portefeuilles d’autres compagnies. Nous pouvons encore générer de la valeur ajoutée au sein de ces produits. Si nous regardons notre propre production, nous nous concentrons davantage sur les produits de la branche 23, aussi bien par le biais de produits à prime unique que de produits d’investissement périodique. En fin de compte, les produits de la branche 21 sont une alternative pour les clients averses au risque qui ne veulent pas d’exposition à des actions de la branche 23. Nous n’allons certainement pas refuser les courtiers et les clients qui veulent encore de la branche 21, mais la croissance se situe clairement dans la branche 23. »

Gamme de fonds

Athora Belgium compte actuellement plus de 10 milliards d’euros sous gestion. « Nous ajoutons de plus en plus de fonds à notre liste. Nous aimons travailler en architecture ouverte avec d’autres gestionnaires de fonds. Nous essayons de collaborer avec de nombreux gestionnaires d’actifs, et la plupart des fonds que nous ajoutons le sont à la demande du courtier, suite à une enquête annuelle que nous organisons. Par le biais de notre site web, nous essayons de travailler autant que possible de manière numérique pour les arbitrages, les rachats et les versements supplémentaires. À partir de janvier 2022, nous serons également en mesure d’effectuer des paiements automatiques avec une intervention minimale du client. Le client signe alors via Itsme ou e-ID et l’argent peut être versé directement. »

Athora ne propose pas de portefeuilles modèle aux courtiers, mais travaille avec une liste de fonds remise aux courtiers. « Cela ne veut pas dire que nous n’en aurons jamais. Nous avons aujourd’hui une quarantaine de fonds sur la liste. Nous les identifions dans l’optique de l’avenir. Nous avons néanmoins trois fonds de profil de Delen Private Bank en portefeuille. La tendance est cependant que les courtiers professionnels préfèrent déterminer eux-mêmes quels fonds ils désirent inclure dans leurs portefeuilles dynamiques et les combinent eux-mêmes. Nous leur fournissons également les outils nécessaires à cette fin. L’équipe interne d’analyse des fonds et l’Investment office d’Athora effectuent la due diligence nécessaire. »

Marché belge

Roobaert mentionne que l’un des fers de lance d’Athora est la poursuite de la digitalisation, comme la souscription, l’arbitrage et le rachat. Le deuxième point est que la gamme de fonds est encore élargie dans le cadre de l’architecture ouverte. Le troisième élément est la mise en place de stop-loss et de réinvestissements dynamiques. « Plus on travaille avec des courtiers professionnels, moins on voit de stop-loss, mais ceux-ci peuvent encore prouver leur valeur ajoutée. »

Une tendance importante sur le marché belge est que, du moins chez Athora, 90 % de la production s’est déplacée vers les produits de la branche 23. « Les courtiers demandent une liste de fonds afin de pouvoir effectuer leur propre classification et allocation. Notre liste de quarante fonds leur offre un bon point de départ. Une deuxième tendance qui va de pair est que la focalisation s’est fortement déplacée vers les fonds d’actions grâce à l’excellente performance des marchés boursiers. Ces derniers mois, nous avons également vu les fonds mixtes gagner en popularité.

En Belgique, ces fonds se vendent très bien. Les courtiers investissent aujourd’hui pour moitié dans ces fonds mixtes et mettent en outre l’accent sur les fonds d’actions, où les fonds thématiques prennent également une part plus importante. Nous pensons qu’il est important de proposer des fonds thématiques avec un choix dynamique de thèmes, afin que les investisseurs ne restent pas bloqués sur des thèmes spécifiques tels que l’eau ou l’énergie. »

Pays-Bas

Aux Pays-Bas, Athora Nederland a récemment vendu Actiam à Cardano. Ainsi, l’Investment office d’Athora Belgium s’est vu confier un rôle important. Aujourd’hui, les contacts avec les Pays-Bas sont encore limités, mais il y a déjà eu des contacts visant à créer certaines synergies, notamment de la part de l’Investment office. Le marketing, le product management et d’autres services ont déjà davantage de contacts avec les Pays-Bas et Roobaert estime que ceux-ci vont encore s’intensifier.
« Nous allons procéder à une analyse de ce dont nous avons besoin pour nous développer davantage. Que voulons-nous réaliser en interne et comment pouvons-nous mieux desservir les courtiers ? Cela deviendra plus concret dans quelques mois. »

Luxembourg

« Il y a vingt ans, lorsque j’ai commencé dans les assurances, il fallait en tant qu’investisseur dans l’assurance-vie aller au Luxembourg. Aujourd’hui, c’est très différent. Un acteur comme Athora a certainement sa part de marché et nous constatons que certains courtiers ne vont plus forcément au Luxembourg pour leurs investissements. Je pense que cette tendance est en train de se développer. Il s’avère parfois aussi plus difficile de rapatrier des actifs du Luxembourg. L’argent luxembourgeois est parfois associé à une connotation totalement injustifiée d›‘argent gris’. Pour la plupart des clients, il est tout simplement plus facile de rester en Belgique. Cela vaut également pour les courtiers. »

Fers de lance

Athora veut se développer fortement sur le marché belge dans les années à venir. Les investissements bruts dans la branche 23 ont augmenté de 50 % cette année. Ce chiffre ne tient pas compte de l’effet de marché, mais uniquement de la production. « Nous le constatons tant dans les investissements périodiques que dans les produits à prime unique.

Nous allons maintenant intégrer l’acquisition de NN Insurance Belgium, et voulons à l’avenir reprendre des portefeuilles par le biais d’acquisitions, mais notre propre croissance dans la branche 23 reste également particulièrement ambitieuse. Les relations avec nos courtiers sont excellentes et nous leur offrons autant de formation et de soutien que possible. La collaboration avec un certain nombre d’acteurs de la fintech, comme MyFaro et Moneyflow, est également importante. Le courtier spécialisé travaille avec ces fintechs pour aider ses clients sur le plan de la MiFID et du reporting. Pour les courtiers professionnels, un excellent reporting est indispensable. »

Athora en chiffres

  • Collaboration intensive avec 1000 courtiers, dont 400 de manière particulièrement intensive.
  • 10 milliards d’euros d’actifs sous gestion (après intégration du portefeuille NN)
  • Augmentation de 50 % des nouveaux investissements bruts dans la branche 23 d’ici à 2021
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