Les banques européennes essuient de nouveaux revers ce lundi, après le plongeon de la livre turque. Les analystes craignent principalement pour cinq banques et prédisent une pression sur leurs ratios de fonds propres et leur compte de profits et pertes en raison de leur exposition au marché turc et des effets de change. Il s’agit notamment de BNP Paribas et d’ING.
Tel est ce qu’écrit Bloomberg ce lundi après-midi. Outre ING et BNP Paribas, les banques espagnole BBVA, italienne Unicredit et britannique HSBC sont également citées par les analystes interrogés.
Les investisseurs semblent partager ces craintes : ING signe cet après-midi la plus forte baisse au sein de l’AEX, tandis que BNP Paribas se tient en tête des baisses en France. D’autres banques, comme ABN Amro, Deutsche Bank et Knab, s’inscrivent également en repli, tout comme l’indice bancaire Stoxx 600. Le célèbre indice avait déjà chuté de près de 2 % ce vendredi.
ING
Plusieurs analystes, dont Morgan Stanley, Deutsche Bank et Citi, mentionnent ING comme l’une des banques les plus touchées par la situation en Turquie.
Selon Bruce Hamilton, analyste chez Morgan Stanley, 2 % du portefeuille de crédits de la banque sont constitués de prêts turcs, et l’exposition aux actions turques est également de 2 %.
L’analyste s’attend à une perturbation limitée du financement de gros pour ING ainsi que pour UniCredit, BBVA et BNP.
Flora Benhakoun, analyste chez Deutsche Bank, inclut également ING parmi les banques ayant une ‘présence ou exposition notable à la Turquie’, dans le cas de la banque néerlandaise par l’intermédiaire d’une filiale détenue à 100 %. Elle mentionne également BBVA Unicredit, BNP et HSBC.
Cependant, elle ne table pas sur des ‘implications systématiques de la crise de la livre’. Benhakoun s’attend à ce que d’une manière générale, les conséquences pour les banques européennes soient gérables.
BBVA
Les analystes soulignent que l’exposition de BBVA à la Turquie est la plus élevée. Environ 13 % du portefeuille total de prêts selon Morgan Stanley, et une exposition aux actions de 11 %.
Stefan Nedialkov, analyste chez Citi, écrit qu’il estime à environ 40 % la probabilité que BBVA quitte la Turquie, et à environ 50 % qu’ING le fasse.
Ignacio Cerezo, analyste chez UBS, s’attend à ce que la contribution au bénéfice réduite de la Turquie soit déjà prise en compte chez BBVA et UniCredit.