Le célèbre spéculateur George Soros l’avait déjà déclaré : « Quand je vois une bulle arriver, je veux y entrer le plus rapidement possible. » Apparemment, les investisseurs dynamiques de quelques secteurs spécifiques sont du même avis si l’on se penche sur les performances boursières de quelques valeurs et niches.
Ces derniers mois, les valeurs SaaS (software as a service) et les entreprises technologiques qui bénéficient des confinements dus à la Covid-19 en particulier ont fait le beau temps. Mais ces performances ne sont rien en comparaison de la chevauchée fulgurante accomplie par Sea.
Selon les plus optimistes, cette entreprise basée à Singapour pourrait devenir le Tencen et l’Alibaba de l’Asie du Sud-Est. Le cours de l’action du groupe a ainsi augmenté de 880 pour cent (sic) lors des 18 derniers mois. Cela en fait la plus forte hausse de toutes les actions affichant une capitalisation boursière d’au moins 1 milliard de dollars. Les vendeurs à découvert qui misaient encore récemment sur un repli de l’action en sont pour leurs frais et reviennent maintenant à leurs positions « longues » à une vitesse record, car ils y sont contraints.
Biotech
On observe également des signes de surchauffe dans certaines actions de biotechnologie. Cela s’explique bien sûr en grande partie par la course à un vaccin contre la Covid-19 ou à un traitement contre cette maladie. Les investisseurs estiment que ce traitement rapportera beaucoup d’argent à ces entreprises dès qu’il pourra être généralisé. Gilead, le fabricant du Remdesivir, a ainsi déjà annoncé que ce traitement Covid-19 serait mis sur le marché à un prix compris entre 2.300 et 3.100 dollars par patient. Les coûts de production sont estimés à … 1 dollar.
Actions A chinoises
Schroders met également en garde contre d’éventuelles bulles, concernant cette fois des actions A chinoises. Tels sont les propos tenus par Robin Parbrook, responsable des actions Asie hors Japon chez Schroders dans un communiqué. Il voit des témoins lumineux clignoter dans les secteurs de la biotechnologie et de la pharmacie, surtout quand il est uniquement question d’un pipeline, mais pas encore de revenus.
Les véhicules électriques semblent également très onéreux, même si aucune commande n’a encore été passée. Seul le potentiel d’être impliqué dans un Tesla suffit. Enfin, selon le stratège, les entreprises Internet et technologiques sont risquées.
Répression financière
Par ailleurs, le marché dans son ensemble n’est pas encore en situation de bulle sur la base des normes historiques. Le taux d’escompte est nul, ce qui rend très intéressants les futurs flux de trésorerie recalculés sur la base du présent.
La répression financière qui prévaut (décourager l’épargne et contracter des dettes/investir ou spéculer dans la répression financière et réelle) oriente les investisseurs vers des segments de marché plus risqués.
Le volume des titres de créance à intérêt négatif enregistre à nouveau une hausse vigoureuse depuis la crise de la Covid-19, grâce évidemment aux programmes de rachat des banques centrales qui tournent à nouveau à plein régime. Ce volume n’est inférieur que d’un milliard au record établi l’année dernière et qui sera probablement battu.
Enfin, des élections se préparent aux États-Unis, et Trump et Powell ont une peur bleue d’une année boursière avec des rendements négatifs. Rien ne peut d’ores et déjà tourner mal jusqu’au début novembre… Le cours de l’or, qui a récemment franchi rapidement la barre des 2.000 dollars l’once, pressent que les devises sont en train de se dévaluer pour continuer à jouer ce jeu.