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Les gestionnaires de patrimoine dans le monde entier récoltent un taux de satisfaction exceptionnellement élevé de la part de leurs clients, mais près d’un tiers d’entre eux envisagent de changer de gestionnaire de patrimoine dans les années à venir. Les prestataires de services plus spécialisés sont alors privilégiés.

Le 2025 EY Global Wealth Research Report (une enquête menée fin 2024 auprès de quelque 3600 clients de gestionnaires de patrimoine, dans 30 pays, disposant d’au moins 250 000 dollars d’actifs librement investis) publié cette semaine montre que globalement, les clients des gestionnaires de patrimoine du monde entier sont très satisfaits des produits et services qui leur sont fournis. Il y a deux ans, la précédente édition de l’enquête avait abouti aux mêmes conclusions. Dans l’ensemble, environ 80 % ou plus des personnes interrogées ont déclaré qu’elles n’avaient pas ou peu de réclamations. Néanmoins, elles s’inquiètent de plus en plus de savoir si ce critère est encore suffisant, car la gestion de patrimoine leur semble de plus en plus complexe, en premier lieu du fait de la volatilité des marchés financiers et des conditions géopolitiques qui la sous-tendent.

Préparé

Un tiers des participants à l’enquête déclarent que du fait de cette complexité accrue, ils ne se sentent pas bien préparés à ce qui les attend, et 29 % des personnes interrogées concluent qu’elles chercheront un autre gestionnaire de patrimoine (principal) au cours des trois prochaines années.

Selon Boudewijn Chalmers, partenaire Wealth & Asset Management chez EY et l’un des rédacteurs du rapport (photo), « les inquiétudes sont parfois profondes et un client sur cinq déclare que ses conseillers n’y répondent pas de manière proactive. Les personnes interrogées indiquent qu’elles ont besoin d’un contact plus intensif et d’une approche moins généraliste. En conséquence, elles recherchent des gestionnaires de patrimoine plus spécialisés, qui ont une approche plus personnalisée. »Boudewijn Chalmers

Cette tendance existe depuis un certain temps, mais l’évolution est lente. À l’échelle mondiale, les banques universelles restent le type de prestataire de services le plus souvent cité (21 %), mais ce pourcentage est en baisse. Les banques privées (13 %), les gestionnaires d’actifs indépendants (12 %) et les plateformes de courtage (11 %) progressent.
 

« Multihoming »

Ces partis sont également de plus en plus souvent utilisés comme deuxième, troisième ou quatrième conseiller. On s’attend à ce que le « multihoming » se développe. Actuellement, les clients font en moyenne appel à 2,3 gestionnaires de patrimoine, même si l’on constate que les personnes plus âgées (58 ans et plus) font appel à 1,6 prestataire en moyenne. M. Chalmers affirme que cela est lié au transfert imminent de richesses : « Vous voulez alors réduire la complexité et l’un des moyens d’y parvenir est de limiter le nombre de parties qui investissent pour vous. »

Sur l’ensemble des participants à l’enquête, 32 % pensent qu’ils feront davantage appel à des gestionnaires de patrimoine au cours des trois prochaines années qu’ils ne le font aujourd’hui. Il s’agit donc principalement de jeunes : des milléniaux, 69 % pensent que le nombre de parties augmentera au cours des trois prochaines années. La taille des actifs est un deuxième facteur : dans la catégorie des individus ultra-fortunés, tous les répondants disent s’attendre à une augmentation.

En outre, le nombre de gestionnaires de patrimoine « par personne » varie également d’une région à l’autre. Dans la région Asie-Pacifique, il est le plus élevé (2,9), suivi de près par l’Amérique latine (2,7). Au Moyen-Orient, 2,3 gestionnaires de patrimoine suffisent et en Europe, la moyenne est de 2,1 gestionnaires de patrimoine. L’Amérique du Nord ferme la marche avec 1,7.

Motivations

Lors du choix d’un nouveau gestionnaire de patrimoine (ou d’un gestionnaire supplémentaire), l’espoir d’une meilleure performance d’investissement est, sans surprise, la principale motivation. Aujourd’hui, 84 % des répondants sont déjà très satisfaits des résultats, mais lorsqu’on leur demande quelles sont les raisons qui les poussent à changer, 50 % d’entre eux continuent à dire que c’est la performance de l’investissement qui compte. L’accès à une gamme plus large de produits et de services d’investissement est également une raison fréquemment citée (40 %). Viennent ensuite une meilleure expérience des outils numériques et de la technologie (35 %), un désir de réduction des coûts et des frais (34 %), un meilleur accès à des spécialités telles que la fiscalité, le cadre juridique et les solutions alternatives (33 %) et davantage d’aide et d’explications claires sur la manière d’atteindre ses objectifs (31 %).

L’âge est d’ailleurs un facteur de différenciation important dans ces raisons. Des explications claires et plus d’aide ne sont pas tellement importants pour les personnes plus âgées : 20 % d’entre elles mentionnent ce facteur, contre 34 % pour les milléniaux. De même, l’accès à d’autres spécialités n’est pas aussi important pour les personnes plus âgées (18 %) que pour les milléniaux (39 %). Il en va de même pour l’accès à une gamme plus large de produits et l’expérience des ressources numériques. Ces ressources numériques sont importantes pour 42 % des milléniaux, contre 21 % pour les personnes plus âgées.

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