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Chaque jour, James Beaumont, Head of Multi Asset Portfolio Management chez Natixis IM, et son équipe se demandent jusqu’où les marchés actions peuvent encore aller. Selon lui, le problème qui empêche actuellement les investisseurs multi-actifs de dormir est cependant tout autre. Que doivent-ils faire avec les obligations d’État ?

C’est ce qu’il déclare lors d’un entretien avec la plateforme sœur Fondsnieuws. Beaumont cite deux préoccupations majeures sur ce plan : d’une part, le retour de l’inflation, qui entraîne une hausse des yields et une baisse des rendements, et, d’autre part, une rupture de tendance possible de la corrélation négative entre les actions et les obligations.  

« La seconde éventualité ne s’est pas encore produite, même si la corrélation est devenue récemment beaucoup plus positive. Actuellement, on perd encore de l’argent avec les obligations, alors qu’on en gagne avec les actions. Mais que se passera-t-il si les deux se retrouvent en territoire négatif ? C’est là que nous arriverons si l’inflation continue à augmenter. »

En particulier, l’évolution du taux d’inflation et les rendements obligataires américains et européens jouent un rôle majeur dans le développement de ces deux thèmes. Beaumont : « Si le taux d’intérêt américain à dix ans grimpe à 150 points et se rapproche des 2 %, cela pourrait être un facteur déterminant. »

« Écoutez, les gens aiment avoir un peu d’inflation et des taux d’intérêt en légère hausse. En Europe, il est parfaitement possible que le taux d’intérêt à 10 ans redevienne positif. Si cela se fait de manière contrôlée et progressive, les marchés réagiront positivement. Mais si la hausse de l’inflation ou des taux d’intérêt se produit soudainement ou devient folle, nous réduirons les risques dans les portefeuilles. Chacun espère un scénario ‘Boucle d’Or’, mais les marchés n’ont pas tendance à se comporter de la sorte. »

Position de trésorerie

En tant que Head of Multi Asset Portfolio Management, Beaumont est responsable d’une partie des 50 milliards d’euros que Natixis Investment Managers gère par le biais de quelque 150 fonds et mandats. Bien que les mandats et les fonds poursuivent des modèles différents, l’équipe multi-actifs a fait à peu près la même chose pour tous les fonds en réponse aux évolutions du marché, à savoir augmenter la position de trésorerie.

« Si nous voulons réduire quelque peu notre position en actions dès que le marché baisse, nous ne voulons pas l’investir dans des obligations d’État, et encore moins dans des crédits. C’est pourquoi nous détenons un peu plus de liquidités, de l’ordre de 4 à 5 %. Ce n’est pas énorme, mais normalement, nous ne détenons pas de liquidités du tout. Mais c’est vrai, nous ne voulons pas nous retrouver avec des ‘govies’. »

Tout le monde parle à nouveau de TINA, There Is No Alternative, ajoute Beaumont. « Ce slogan semble être de retour sur le radar. Pour nous, il s’agit surtout de gérer les risques et de diversifier au maximum. Ce n’est pas le moment de faire des paris concentrés. »

Alternatives

Outre les liquidités, l’équipe d’investissement se concentre actuellement sur des stratégies alternatives à faible volatilité et liquidité. Beaumont : « Elles peuvent faire un comeback. Pendant six ans, elles ont été très populaires, mais elles ont connu quelques difficultés ces deux ou trois dernières années, de sorte que le niveau de prix est maintenant meilleur. Elles peuvent jouer un rôle défensif dans un portefeuille. »

Selon l’investisseur, il existe d’ailleurs toujours des opportunités au sein des actions, malgré la hausse constante du marché actions. « C’est vrai, nous nous demandons chaque jour si les actions peuvent aller encore plus haut, mais il y a beaucoup de dispersion sur le marché. L’année dernière, nous étions par exemple surpondérés en actions américaines, et la région a beaucoup surperformé.

Mais cette année, nous avons réduit cette position à neutre et sommes surpondérés en actions européennes. Depuis un certain temps, nous nous intéressons également à la ‘value’, ainsi qu’aux valeurs financières. »

Tactiquement, Natixis IM a une position légèrement surpondérée en actions pour les portefeuilles multi-actifs. Beaumont : « Si les actions continuent à monter, je pense que nous prendrons des bénéfices, nous attendrons une correction de 5 à 10 % et essaierons ensuite de trouver des opportunités en surpondérant davantage nos positions. »

À moyen terme, son équipe reste constructive sur l’économie et les marchés. « Nous admettons qu’il est maintenant temps d’éliminer le risque et de chercher un meilleur moment d’entrée. Nous ne voulons pas perdre tout le rendement que nous avons obtenu en termes absolus et relatifs cette année. Nous sommes toujours sur le marché, même si c’est de façon marginale. »
 

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