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Les conseils d’administration des gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (AIFM) au Luxembourg sont «très préoccupés» par les risques d’écoblanchiment, selon une enquête menée par PWC Luxembourg pour le compte de l’institut luxembourgeois de gouvernance d’entreprise ILA

L’enquête fait état d’une augmentation significative du nombre de révisions des communications ESG destinées aux parties prenantes, afin d’éviter l’écoblanchiment. Selon l’enquête, l’augmentation la plus spectaculaire s’est produite dans la gouvernance des gestionnaires de fonds alternatifs. 

En 2020, seuls 8 % ont évalué les communications ESG - deux ans plus tard, ce chiffre est passé à 71 %. Cela indique que «les conseils d’administration des gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs sont profondément préoccupés par l’écoblanchiment potentiel», selon le rapport d’enquête.

Le Luxembourg abrite quelque 261 gestionnaires de fonds alternatifs, ce qui en fait un acteur central du marché européen des investissements alternatifs. Ensemble, les gestionnaires du Grand-Duché gèrent environ 945,6 milliards d’euros d’actifs alternatifs - qu’il s’agisse de capital-investissement, d’immobilier, d’infrastructures, de dette privée ou d’autres classes d’actifs. 

Intérêt stratégique

Les conseils d’administration des Ucits, des Super Mancos et des fonds d’investissement alternatifs sont également devenus plus intéressés par l’examen de leurs communications ESG, conclut l’étude sur la base des réponses de 137 entreprises au total.

Un nombre croissant d’entre elles revoient leurs communications et messages ESG afin d’éviter les situations d’écoblanchiment ou d’étiquetage erroné par inadvertance, et beaucoup ont décidé quels risques et opportunités ESG sont d’importance stratégique», indique le rapport de recherche. 

Toutefois, très peu de conseils d’administration ont décidé du pourcentage minimum d’investissements à réaliser conformément à la taxonomie européenne des activités durables. Seuls 7 % des conseils d’administration ont décidé du pourcentage minimum, tandis que la moitié d’entre eux déclarent vouloir s’aligner sur la taxonomie mais n’ont pas encore fixé le pourcentage minimum. Le rapport conclut que l’on peut s’attendre à une augmentation de ces chiffres lorsque certains des défis auxquels le secteur est confronté concernant la disponibilité et la fiabilité des données seront résolus.

Interrogés sur les principaux indicateurs d’impact négatif (PAI), 34 % des conseils d’administration prendront en compte les PAI mais n’ont pas encore finalisé les détails de la politique, tandis que 7 % ne prendront pas en compte les PAI. «Il semble que l’incertitude prévale dans ce domaine, puisque 52 % des personnes interrogées n’ont pas encore décidé si elles envisageront ou non de recourir aux PAI», conclut l’enquête.

Les gestionnaires et les fonds alternatifs sont moins intéressés par les discussions sur la lutte contre le blanchiment d’argent.
L’édition de cette année de l’enquête a mis l’accent sur les questions ESG et sur la lutte contre le blanchiment d’argent (AML) et la connaissance du client (KYC). L’enquête a révélé que les conseils d’administration des gestionnaires de fonds alternatifs et des fonds alternatifs sont nettement moins intéressés par les questions de lutte contre le blanchiment d’argent que leurs homologues des fonds Super Mancos et Ucits. Alors que les Super Mancos discutent de la lutte contre le blanchiment d’argent à toutes ou presque toutes les réunions du conseil, un conseil typique de gestionnaires ou de fonds alternatifs discute de ce sujet à environ deux tiers de toutes les réunions.

Une différence similaire en matière de gouvernance entre ces types de conseils est également révélée lorsqu’on examine, par exemple, les rapports de conformité, les rapports des gestionnaires d’investissement et les rapports de plaintes des investisseurs. 

Le rapport de recherche PWC-ILA a constaté une légère diminution des discussions sur les rapports de conflits d’intérêts. Bien que les rapports sur les conflits d’intérêts soient discutés par 77 % des répondants dans toutes les réunions, il s’agit d’une légère baisse par rapport à l’enquête de 2020, où 84 % des répondants discutaient de ces rapports dans chaque réunion. Nous souhaitons rappeler à nos lecteurs que les conflits d’intérêts doivent être signalés à chaque réunion du conseil d’administration, et de même, nous souhaitons encourager les conseils d’administration à examiner le rapport AML/KYC à chaque réunion», indique l’enquête.

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