Sven Sterckx
sven_sterckx_2_dierickx_leys (1).jpg

Sven Sterckx, responsable de la division private banking chez Dierckx Leys Private Bank, prévoit que les taux d’intérêt à long terme flirteront cette année encore avec des niveaux plus élevés, d’où sa préférence pour les obligations à court terme.

S’agissant des actions, il s’intéresse principalement aux entreprises de haute qualité disposant d’un pouvoir de fixation des prix. Les entreprises qui ne répondent pas à ces critères seront confrontées à une pression sur leurs marges et rencontreront davantage de difficultés sur les marchés boursiers.

Le consommateur reste tout-puissant

Sven Sterckx ne mâche pas ses mots et anticipe pour 2024 un atterrissage en douceur tant pour l’Europe que l’Amérique, tout en se montrant positif vis-à-vis des marchés boursiers. Pour lui, la consommation sera la force motrice. « Si la confiance des consommateurs reste élevée, ces derniers continueront à dépenser quelles que soient les circonstances externes, et donc même si la forte inflation persiste. Même un taux d’intérêt de 3 à 4 % ne les dissuadera pas. » Il souligne que lorsque cela se produit, les bénéfices des entreprises augmentent. « En fait, ils se situent actuellement à des niveaux records. De plus, les entreprises ne réduisent pas leurs dépenses et ne licencient pas, ce qui explique le faible taux de chômage, bien que la démographie joue également un rôle. Les récessions passées se sont toujours accompagnées d’une hausse du chômage, mais ce n’est pas le cas actuellement. » 

Pour Sven Sterckx, les risques les plus importants pour les marchés sont d’ordre géopolitique. « Je ne suis pas analyste politique, mais il est évident que le monde se divise progressivement entre deux blocs, ce qui ne fait qu’exacerber les oppositions. Les flux commerciaux tendent également à se concentrer de plus en plus dans ces deux blocs et le nombre de restrictions commerciales augmente significativement. Le pire des scénarios serait une escalade, par exemple si la Chine envahissait Taïwan, ce qui aurait un impact majeur sur les marchés boursiers. » En revanche, il ne s’attend pas à ce qu’un problème économique vienne perturber significativement la situation. « Les banques centrales ne devraient plus relever les taux d’intérêt et plonger l’économie en récession. » 

2024, l’année du stockpicking

Selon Sterckx, 2024 sera l’année du stock picking, car les marges record actuelles des entreprises ne sont pas tenables. « Cela devrait jouer en notre faveur, car nous sommes des investisseurs actifs. Les entreprises qui n’ont pas de pouvoir de fixation des prix verront leurs marges chuter de manière inévitable, et connaîtront davantage de difficultés en 2024 et 2025. Nous n’en voulons pas dans notre portefeuille. » 

Il estime en revanche que les entreprises disposant d’un pouvoir de fixation des prix et de marges opérationnelles élevées et stables s’en sortiront bien. « Nous utilisons notamment le modèle des cinq forces de Porter pour évaluer la qualité, ce qui nous permet d’identifier des entreprises qui présentent un certain nombre de caractéristiques leur permettant de se démarquer de la concurrence, comme Ferrari, par exemple. EVS, une société belge, en est aussi un exemple marquant. » 

Il tient également compte de la valorisation, surtout si les taux d’intérêt à long terme devaient à nouveau augmenter. « Nous sommes donc prudents à l’égard des entreprises surévaluées et des sociétés immobilières. Notre fonds d’actions, par exemple, contient surtout des entreprises de qualité valorisées à un prix raisonnable. En période de volatilité accrue et d’incertitude sur les marchés, nous sommes également toujours prêts à acheter des entreprises intéressantes actuellement surévaluées, comme Hermès et Eli Lilly. » Dans ses portefeuilles, Dierckx Leys Private Bank détient entre 60 et 65 % d’entreprises américaines, avec une importante focalisation sur la technologie via des entreprises telles que Microsoft.« Un autre secteur relativement bien représenté chez nous est celui du luxe, avec des noms comme LVMH et Moncler. Ces entreprises sont de haute qualité, alors que le secteur du luxe est resté à la traîne du marché ces derniers mois. »

Courbe des taux plus raide

Quel regard le responsable de la division private banking porte-t-il sur les taux d’intérêt ? « Comme nous anticipons encore une croissance économique de 1,5 à 2 %, nous ne nous attendons pas à ce que les banques centrales réduisent fortement les taux d’intérêt à court terme. En revanche, nous tablons sur une hausse des taux d’intérêt à long terme pour plusieurs raisons : les banques centrales vont réduire leurs bilans ; les grands acheteurs d’autrefois, comme la Chine, sont désormais plus enclins à vendre des obligations d’État américaines ; et l’excédent d’épargne, accumulé grâce aux baby-boomers, est en train de s’épuiser. » Sa préférence pour 2024 va donc aux obligations à court terme, car la rémunération du risque de taux d’intérêt est trop faible pour les obligations à plus long terme. « Maintenant que les écarts de taux sont devenus relativement faibles en raison du calme qui règne sur le marché, nous continuons également à privilégier la qualité. Nous délaissons donc les obligations à haut rendement. » 

S’agissant des fortes hausses de taux d’intérêt des derniers trimestres, Sven Sterckx éprouve un sentiment mitigé. « Les taux d’intérêt ont été relevés pour lutter contre l’inflation, mais nous étions confrontés à une inflation de l’offre, or les hausses de taux d’intérêt ne sont d’aucune utilité dans ce cas. Néanmoins, je suis tout de même heureux que la politique des taux d’intérêt se soit de nouveau normalisée, car l’argent gratuit a créé des bulles spéculatives et maintenu en vie des entreprises en mauvaise santé, qui vont maintenant disparaître. »

Comment Dierckx Leys Private Banking se distingue-t-elle sur le marché belge ?

Selon Sven Sterckx, le groupe se distingue à plusieurs égards. « Tout d’abord, notre institution financière est profondément ancrée dans l’univers de la Bourse. Tous nos collaborateurs, y compris nos commerciaux, sont passionnés par l’investissement, ce qui nous confère une position unique. Deuxièmement, nous continuons à attacher une grande importance au service et à la touche personnelle, même si cela nécessite beaucoup de travail. Troisièmement, nous sommes actifs dans la gestion discrétionnaire, mais aussi dans la gestion-conseil. Comme de nombreux acteurs ont disparu dans ce dernier domaine, nous pouvons maintenant de faire la différence. Enfin, nous gérons également plusieurs fonds qui reflètent notre ADN et prouvent que l’investissement actif est payant. »

Articles connexes sur Investment Officer :

Author(s)
Categories
Target Audiences
Access
Limited
Article type
Article
FD Article
No