Le fonds DPAM Invest B Equities NewGEMS Sustainable a réalisé au 31/03/2020 un rendement YTD de -11,06% pour la classe institutionnelle F. C’est mieux que le rendement net du MSCI World, qui a perdu -19,24 %. La nature de cette crise rend le fonds assez défensif, explique le co-gestionnaire Quirien Lemey, CFA (photo) de Degroof Petercam Asset Management (DPAM).
« Au sein de l’équipe, beaucoup pensaient que ce fonds serait sous-performant pendant la crise », explique Lemey lors d’une interview accordée à Investment Officer, « mais finalement, il est devenu depuis le début de l’année l’un des fonds les plus performants de la gamme DPAM. »
Lemey note que les entreprises qui appliquent les dispositions de ‘travail à domicile’ ont obtenu de bons résultats depuis le début de l’année. « En effet, de nombreuses personnes cherchent des possibilités de travailler à domicile et veulent aussi se divertir. Des sociétés comme Nintendo, Electronic Arts et Microsoft réagissent à cette situation. Amazon.com est notre plus grande position, et nous avons également Sea dans notre portefeuille. L’entreprise, qui est pour ainsi dire l’Alibaba et le Tencent de l’Asie du Sud-Est, est le plus grand fournisseur de jeux et le plus grand acteur d’e-commerce de la région et s’en est sortie avec brio. Une entreprise comme Teladoc, qui fournit des soins de santé à distance, s’est également particulièrement bien comportée et voit le nombre de ses clients augmenter de manière significative. L’entreprise a doublé depuis le début de l’année. »
Défensif
Lemey mentionne également une entreprise du portefeuille qui envoie un message aux téléphones portables d’un grand nombre de personnes en cas de calamité. Cela peut se produire par exemple lorsqu’un ouragan éclate aux États-Unis, ou lorsqu’une fusillade importante se produit dans une école. Toute personne se trouvant à proximité d’un mât de télécommunications reçoit alors un message. Cette société s’occupe également de la gestion des événements critiques. « Imaginez une grande carte du monde. L’entreprise dresse alors la carte de tous les actifs touchés par une catastrophe. Pendant la crise du coronavirus, l’entreprise peut dire où ont voyagé tels travailleurs, ce qui a permis de contrôler les actifs. »
Cloud
Lemey et l’équipe voient également un potentiel dans les ‘cloud enablers’, et en particulier des entreprises comme Microsoft, Alphabet et Amazon.com. « Nous avions déjà ces positions dans notre portefeuille avant la crise. Malheureusement, nous n’avions pas de services publics, or ceux-ci se sont bien comportés. Heureusement, nous n’avions pas de positions dans le secteur du pétrole et du gaz. La technologie représente désormais plus d’un tiers du fonds. Certains segments sont chers, mais en général, ce segment n’est pas trop cher. De nombreuses entreprises ont beaucoup de liquidités. »
Lemey s’intéresse principalement à la génération de flux de trésorerie libre. « Nous examinons le flux de trésorerie libre par rapport à la valeur de l’entreprise, qui tient également compte des dettes figurant au bilan. En moyenne, les entreprises du portefeuille NEWGEMS ont des liquidités nettes, alors que le marché a un effet de levier. Ainsi, la dette nette/EBITDA du fonds s’élève à -0,3 alors que le MSCI World a un effet de levier de 2x. En cette période, les liquidités au bilan sont reines. »
ESG
Un aspect important du fonds est le filtre ESG. « Plusieurs études ont montré que les entreprises ayant un profil ESG favorable sont surperformantes. Il est important d’éviter les grands risques et les controverses, mais l’ESG est aussi une source d’opportunités.
Dans certaines régions, ce n’est d’ailleurs pas le score ESG proprement dit qui est indicatif, mais l’amélioration relative du profil ESG des entreprises. Nous établissons nos propres tableaux de bord afin de ne pas trop dépendre de fournisseurs externes. Nous prenons également en compte l’impact social des entreprises, qui constitue pour nous un critère important. »