ETF Blocks.png

Les produits indiciels ont enregistré des apports significatifs au détriment des produits actifs, en raison d’une hausse de l’intérêt en provenance des investisseurs institutionnels mais également des particuliers. Les perspectives restent favorables en Europe pour les prochaines années. 

L’année 2022 a été difficile sur les marchés financiers, et le segment des ETF n’a pas été en reste puisque les actifs sous gestion (au niveau global) se sont inscrits en baisse pour la première fois depuis 2011. Charles Symons (Responsable de iShares en Belgique et au Luxembourg) souligne toutefois qu’en retirant l’effet lié au recul des marchés financiers, les flux nets sont restés très positifs. « Ce fut même une année assez exceptionnelle, la deuxième meilleure de l’histoire des ETF au niveau des flux entrants avec une croissance organique de 8% ». 

Performances contrastées

Plus particulièrement, il pointe des flux de 598 milliards de dollars sur les ETF actions et de 266 milliards dans les produits obligataires au niveau de l’ensemble du marché. Plus particulièrement, ce sont les ETFs durables, les obligations d’entreprises et les actions à dividende qui ont soutenu la tendance, tandis que les mauvaises performances ont plus particulièrement concerné les ETF en actions européennes, la dette des pays émergents ou encore les matières premières.

« Du côté des ETF en actions chinoises, l’année 2022 a été marquée par un début d’année relativement difficile, avant une forte reprise des volumes durant le dernier trimestre suite au relâchement de la politique sanitaire et à une approche plus pro-business au niveau des autorités. Et ce mouvement a tendance à se poursuivre au début 2023 ».   

Croissance obligataire

Charles Symons souligne que cette croissance dans les ETF a continué de se faire au détriment des fonds gérés activement, qui ont subi des sorties nettes proches de 1.000 milliards de dollars durant l’année écoulée. « Les ETFs ont également représenté 32% du volume négocié mondialement sur les bourses en 2022, soit une progression significative par rapport à l’année précédente (25%) ». 

Il constate également que ce ne sont plus uniquement les institutionnels qui utilisent les produits indiciels, mais que les jeunes investisseurs ont également tendance à privilégier ces produits pour faire leurs premiers pas sur les marchés financiers. « De plus en plus de gestionnaires actifs ont tendance à utiliser des ETFs afin de pouvoir entrer rapidement sur un marché », notamment au niveau des marchés obligataires afin d’avoir une exposition tactique sur des classes d’actifs moins liquides. 

« De même, les investisseurs peuvent avoir une exposition sur un très large ensemble d’émissions obligataires en achetant un seul ETF, alors qu’il est devenu pratiquement impossible pour un particulier de se constituer un portefeuille obligataire en lignes individuelles. Alors que le marché les ETFs obligataires existait à peine il y a 10 ans, nous pensons que sa taille pourrait atteindre 5.000 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie en cours ».

Démocratisation

Charles Symons a également donné des détails sur l’évolution de l’activité sur l’Europe et la Belgique. « En Europe, le marché des produits indiciels a progressé de 11% entre 2010 et 2020, et nous tablons sur un rythme qui va rester supérieur à 10% par an jusqu’en 2027, avec une taille du marché qui devrait alors dépasser 4 milliards de dollars ».

Un des moteurs de cette croissance est la faiblesse relative de la pénétration des ETFs en Europe par rapport aux Etats-Unis. « Cette situation va continuer d’évoluer, car les investisseurs construisent de plus en plus souvent leur portefeuille en commençant avec des plans d’investissements basés sur des produits indiciels, qui ont l’avantage d’avoir une structure de coûts plus favorable ». 

Et pour le marché belge, il constate que la croissance est restée supérieure au rythme enregistré pour l’ensemble de l’Europe. « Nous voyons de plus en plus de courtiers qui mettent aujourd’hui des programmes d’investissements basés sur les ETFs, un mouvement qui est encouragé par les régulateurs, car avoir un portefeuille exposé sur trois ETFs va être fondamentalement plus résilient qu’un portefeuille investi sur trois actions en ligne individuelle ». 
 

Author(s)
Target Audiences
Access
Limited
Article type
Article
FD Article
No