
Une enquête commanditée par ING auprès de 2000 Belges fait ressortir de grandes différences entre les régions de Belgique en termes de culture financière et de planification.
L’enquête menée pour ING montre que 47 % des Flamands investissent actuellement, contre 30 % des Wallons et 37 % des Bruxellois. En Flandre, l’accent est mis sur les actions et les fonds d’investissement, tandis qu’en Wallonie, l’immobilier est la forme d’épargne et d’investissement la plus choisie.
« Les Flamands épargnent structurellement, investissent plus souvent et accordent plus d’importance aux conseils financiers professionnels », indique ING. Ainsi, les Flamands sont légèrement plus enclins à préparer leur retraite par des investissements ciblés : 18 % investissent en vue de la retraite, contre 14 % en Wallonie.
« Les Flamands font preuve d’un mélange de bon sens, d’économie et d’un intérêt croissant pour l’investissement », résume Vincent Juvyns, expert en investissement chez ING.
Écart de revenus
L’étude suggère que si de nombreuses familles wallonnes sont préoccupées par leur avenir financier, elles voient peu d’occasions de se constituer un patrimoine pour leurs vieux jours. Ainsi, 14 % des Wallons déclarent ne pas pouvoir épargner. Par ailleurs, d’autres études font état d’un écart de revenus entre le nord riche et le sud pauvre du pays.
Dans la province de Liège notamment, un nombre important d’habitants déclarent ne pas pouvoir épargner. « Les chiffres pour Liège et le Hainaut indiquent une plus grande vulnérabilité financière et une moindre propension à la planification financière », commente M. Juvyns. « Il est essentiel de mettre en place des programmes accessibles pour aider ces citoyens à se constituer une épargne et à envisager leur retraite avec plus de sérénité. L’éducation financière n’est pas un luxe, mais une nécessité. »
De leur côté, les Bruxellois semblent avoir un profil financier très particulier, plutôt proactif. Cela les conduit par exemple à opter pour des investissements sophistiqués dans les cryptomonnaies, sans connaissances suffisantes.
Casino
Les Flamands obtiennent un score moyen de 6,7 sur 10 en matière de connaissances financières générales, contre 6 sur 10 pour les francophones. En ce qui concerne la connaissance en matière d’investissements, l’écart est beaucoup plus important : 52 % des Flamands obtiennent un score élevé, contre 20 % en Wallonie.
Les Flamands sous-estiment leurs connaissances, ajoute l’enquête, tandis que les Bruxellois ont plutôt tendance à les surestimer. Parmi les personnes interrogées en Wallonie, il convient de noter que 45 % d’entre elles pensent que l’investissement n’est possible qu’avec de grosses sommes d’argent.
À noter également que près de la moitié des personnes interrogées considèrent la Bourse comme un casino. Cette perception est encore plus répandue en Wallonie (58 % des répondants) qu’en Flandre (49 %).