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Philip Neyt (PensioPlus) souligne le besoin d’investir sur le très long terme, et la nécessité de diversifier les encours vers des classes d’actifs moins liquides dans un contexte de taux bas prolongés. Et notamment de se montrer partie prenante dans le financement des différents plans d’infrastructure actuellement mis en place en Belgique et en Europe. 

PensioPlus a présenté les derniers chiffres pour les fonds de pension actifs en Belgique. Le total du bilan atteignait 40,2 milliards d’euros à la à la fin 2019, en progression de 17% par rapport à la fin 2018. Dans le même temps, le nombre de personnes bénéficiant d’un fonds de pension continue à augmenter, pour dépasser 2 millions de personnes. Dans ce total, les fonds de pension paneuropéens établis en Belgique (au nombre de 17 dont ceux de Nestlé, Sanofi ou BP) ont progressé plus rapidement, avec un total bilantaire en progression de 20% pour atteindre 10,7 milliards d’euros. Ils représentent donc aujourd’hui plus de 25% des actifs sous gestion dans les fonds de pension actifs en Belgique.

Rendement 

Au niveau des rendements réalisés en 2020, Philip Neyt (Président et porte-parole de PensioPlus) souligne que l’année a été plus difficile par rapport à une année 2019 qui avait été extrêmement bonne (+15%). « Les performances sont tombées dans le rouge durant le mois de mars avant de se reprendre pour terminer sur une progression moyenne de 4,5% (4,1% en terme réel). Ce résultat confirme les résultats des stress tests menés par l’EIPOA (le régulateur européen du secteur), qui visaient à déterminer dans quelle mesure les fonds de pension seraient en mesure de faire face à leurs engagements en cas de correction extrême et durable sur les marchés financiers ». 

Cette performance contraste également avec la performance des fonds d’épargne-pension (qui ont dégagé des progressions majoritairement comprises entre 0 et 2% en 2020), une différence que Philip Neyt attribué à un horizon d’investissement plus long, qui entraîne moins de trading et de frais de gestion. « Notre taille nous offre également plus de pouvoir de négociation, et nous pouvons également prendre des risques plus globaux et être moins centrés sur la zone euro ». 

Horizon d’investissement

« Nous avons toutefois remarqué une amplitude relativement grande en fonction des classes d’actifs dans lesquelles le fonds était investi. Nous constatons également que l’allocation stratégique ne change pas beaucoup dans le temps, soit autour de 30 à 40% investis sur les actions, contre 50% dans les instruments obligataires, le solde étant exposé sur des placements immobiliers ou sur des actifs alternatifs ». 

L’horizon d’investissement des fonds de pension s’est fortement allongé suite à l’augmentation de l’âge de la pension, et la performance de long terme est encore plus importante pour le secteur. Sur trente ans, la performance réelle des fonds de pension belge s’établi également à 6,4% (4,5% en terme réel). « La personne qui aurait investi 100 euros dans un fonds de pension en 1985 aurait désormais 500 euros en prenant compte de l’inflation ». 

Diversification

« La faiblesse des rendements sur les obligations souveraines doit aujourd’hui pousser à investir davantage à long terme dans l’économie réelle, que ce soit au travers des actions, des obligations d’entreprises, de l’immobilier, ou de classes d’actifs alternatives moins liquides comme les projets d’infrastructure ». Philip Neyt souligne que les fonds de pension auront un rôle à jouer dans le cadre des différentes initiatives de relance (européennes, nationales, régionales). 
 

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