Lorsque les tensions entre l’Iran et les États-Unis ont atteint leur apogée, les investisseurs mondiaux ont canalisé énormément de capitaux vers des fonds obligataires, malgré des rendements particulièrement bas. Telle est la conclusion d’une étude d’EPFR Global.
Les chiffres récemment publiés par le bureau d’études EPFR Global révèlent que les investisseurs du monde entier ont injecté un montant record de liquidités dans des fonds à revenu fixe. Les fonds d’investissement à revenu fixe et les instruments passifs ont en effet attiré pas moins de 23,2 milliards de dollars à travers le monde. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis 2001, ce qui est particulièrement significatif. Les obligations jouent donc toujours leur rôle de refuge.
Obligations américaines
Si nous examinons les régions vers lesquelles les capitaux ont principalement afflué, nous constatons que les États-Unis se taillent la part du lion. Pas moins de 15 milliards de dollars sont allés aux obligations américaines, suivis de 8,4 milliards de dollars aux obligations d’entreprises américaines investment grade et aux fonds mixtes contenant des obligations d’entreprises et d’État. Ce fut la semaine la plus forte pour les fonds américains investment grade et mixtes depuis 2011.
La fuite vers les titres à revenu fixe s’est évidemment produite après l’élimination du général iranien Qassem Soleiman, et les représailles de l’Iran qui ont suivi peu après.
Actions
Si nous examinons les flux vers les actions, ce sont les actions mondiales qui ont connu les plus fortes sorties de fonds en deux semaines, à savoir de 541 millions de dollars. 4,8 milliards de dollars ont été retirés des fonds d’actions américaines.
La demande d’obligations a également été stimulée par les investisseurs qui, après la solide performance des actions en 2019, ont quelque peu ajusté leurs portefeuilles après des bénéfices d’environ 30 %.
La plupart des stratèges avec lesquels s’est entretenu Investment Officer ne s’attendent pas à une répétition de l’année 2019 en 2020. Tant au niveau des actions que des obligations, les rendements seront beaucoup plus modestes. Le sentiment est également beaucoup plus positif actuellement qu’à la même période l’an dernier, durant laquelle les marchés ont connu une forte correction. Le revirement n’a eu lieu que lorsque les banques centrales ont changé leur fusil d’épaule et recommencé à mener une politique monétaire plus souple.