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« Les holdings ont connu un premier semestre difficile et ont été reléguées aux oubliettes. Un regain d’activité sur le marché des transactions pourrait changer la donne », affirme Joren Van Aken, analyste chez Degroof Petercam.

En portant un regard rétrospectif sur le premier semestre de l’année boursière, de nombreux observateurs du marché soulignent la performance remarquable du marché actions. Du côté des holdings, une fausse note se fait cependant clairement entendre. « Les holdings ont connu un premier semestre catastrophique. Ils ont progressé de 3 %, contre 9 % pour les marchés actions européens. Autrement dit, il existe un fossé entre les performances des holdings et celles du marché large. »

Pour expliquer cette sous-performance, Van Aken souligne expressément l’absence de reprise attendue sur le marché privé. « Il a été surprenant de constater que la reprise attendue ne s’est absolument pas concrétisée. Je tablais sur le fait que le marché se redresserait d’ici la fin du deuxième trimestre. Nous aurions alors pu observer les premières transactions et assister au retour de la confiance envers le capital-risque. Malheureusement, cela n’a clairement pas été le cas, d’où la mauvaise performance de holdings comme GIMV, Brederode et Sofina. Nous nous sommes donc trompés, comme tous les autres acteurs du secteur. »  

Attendre la reprise

Au cours du second semestre, il faut donc être attentif aux signes de reprise sur le marché privé. L’analyste reporte le moment de cette reprise de la fin du premier semestre au second semestre. « Je pense que nous pouvons attendre cette reprise d’ici la fin de l’année. Les jeunes entreprises actives sur ce marché ont besoin de lever des fonds régulièrement. Ces liquidités leur permettent ensuite de couvrir 12 à 18 mois. On constate que le marché est pour ainsi dire comateux depuis la fin du premier semestre 2022. Entre-temps, les entreprises qui ont levé des fonds à ce moment-là épuisent leurs réserves de liquidités. D’ici la fin de l’année, elles seront obligées de revenir sur le marché car leurs réserves s’épuisent », déclare Van Aken.
 
Les holdings disposant d’une solide réserve de liquidités se trouvent donc dans une position favorable, qui leur permet de conclure des transactions à des conditions intéressantes. « Il suffit de penser à des holdings comme Ackermans & van Haaren et Exor, qui disposent d’un solide trésor de guerre. Les holdings de ce type bénéficient d’une bonne position de négociation lorsque de jeunes entreprises doivent se refinancer. Par conséquent, elles pourront investir à des valorisations attractives. Elles détiennent en effet ce dont l’autre partie a absolument besoin : des liquidités », explique Van Aken.

L’analyste s’attend également à un rallye de soulagement pour des titres tels que Sofina, Brederode et Eurazeo lorsque le marché privé reprendra de la vigueur. « Cette dernière holding se négocie avec une décote de plus de 50 % par rapport à sa valeur intrinsèque. Je serais réellement surpris d’assister à des dépréciations de cette ampleur. Nous nous attendons donc à un rallye de soulagement si des transactions sont à nouveau conclues. Les investisseurs se rendront alors compte que la réalité n’est pas aussi noire qu’ils ne le craignaient. »

Pas d’oubli

Van Aken note que d’une manière générale, les holdings ont été reléguées aux oubliettes. Dans un rapport détaillé, il a examiné pourquoi tel est le cas. « Nous avons entrepris d’examiner la popularité des holdings. Pour ce faire, nous avons notamment comparé le nombre de recherches sur internet concernant les holdings. Nous avons constaté que ces recherches atteignaient un pic fin 2021 et début 2022. Cela coïncide avec l’exagération que l’on a pu observer ici et là à l’époque pour des holdings comme Sofina. Cette dernière était cotée avec une prime de 30 %. Par la suite, le nombre de recherches a fortement diminué, en même temps que la prime s’est transformée en décote. Ces deux évolutions sont clairement parallèles. »  

« De plus, on observait une baisse significative des volumes échangés, de jusqu’à 50 % pour certaines holdings. Cela est de nouveau lié à la stagnation des marchés privés. Des holdings comme Sofina et Brederode sont souvent considérées comme des proxies ou des équivalents au capital-risque et au capital-investissement. Là encore, la reprise de ces holdings dépend de la réouverture du marché des transactions », conclut Van Aken. 
 

 

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