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Les produits d’investissement durable suscitent l’intérêt d’un grand nombre d’investisseurs belges. Toutefois, l’enquête Global Investor Study 2019 de Schroders révèle que les Belges qui investissent dans ces produits restent minoritaires. Le label d’investissement durable créé récemment par Febelfin est connu de presque tous les investisseurs belges, mais beaucoup restent sceptiques à ce sujet.

Selon l’enquête Global Investor Study 2019 de Schroders, la proportion d’investisseurs belges qui adoptent une approche durable de l’investissement est très inférieure à celle des Belges qui s’intéressent et souhaitent investir dans des secteurs durables, ce qui indique qu’il existe un fossé entre les intentions des investisseurs et leurs actions concrètes.

L’enquête menée auprès de plus de 25 000 investisseurs dans 32 pays à travers le monde a révélé que 16 % des investisseurs belges investissent dans la durabilité alors que 30 % s’intéressent à ce type d’investissement et souhaiteraient agir dans ce sens.

Les investisseurs belges qui s’identifient comme possédant un niveau expert/avancé sont plus susceptibles d’investir ou de souhaiter investir dans des placements durables que les débutants : la moitié (50 %) des investisseurs experts/avancés ont déclaré investir, ou vouloir investir, de manière durable, contre 35 % des investisseurs débutants.

L’investissement durable se classe sixième (sur huit) dans la hiérarchie des priorités financières globales [2]. Les investisseurs belges ont plutôt cité la nécessité d’éviter de perdre de l’argent, l’atteinte des objectifs de performance totale (c’est-à-dire de revenus et de croissance du capital), des frais raisonnables et de sentir que le portefeuille a été construit en fonction des paramètres fixés par eux comme des facteurs plus importants.

La grande majorité des investisseurs en Inde (87 %), en Chine (80 %), en Thaïlande (77 %) et en Indonésie (76 %) ont déclaré toujours prendre en compte la durabilité quand ils investissent. Par comparaison, cette proportion est de 40 % au Canada et au Danemark, de 45 % en Belgique et de 41 % aux Pays-Bas, des pays qui mettent tous l’accent sur la durabilité depuis plus longtemps et où, par conséquent, les investisseurs considèrent ce facteur d’investissement comme implicite.

Un peu moins de six investisseurs belges sur 10 (59 %) ont déclaré que des changements réglementaires encourageant à investir davantage dans des investissements durables les inciteraient à le faire, tandis que 59 % ont également indiqué que des notations indépendantes confirmant que le fonds adopte une approche durable les pousseraient également dans cette voie.

« Il reste un fossé entre les aspirations d’investissement durables des individus et l’ordre de priorité effectif qu’ils donnent à ces facteurs dans leur prise de décision d’investissement », a déclaré Wim Nagler, directeur des ventes Belgique et Luxembourg chez Schroders. « Une proportion importante d’investisseurs estime clairement que l’investissement durable est important, mais, pour la majorité, cela ne s’est pas encore concrétisé. Malheureusement, les investisseurs resteront alors vulnérables aux impacts mondiaux causés par les enjeux tels que le changement climatique. Il est important que les gestionnaires d’actifs et l’ensemble du secteur – y compris les responsables de la réglementation à travers le monde – se rapprochent des investisseurs pour veiller à ce que ceux-ci aient une meilleure perception des avantages de l’investissement durable et puissent alors accéder à des fonds leur permettant d’opter pour ce type d’investissement. »

L’impact du changement climatique

L’enquête Global Investor Study de Schroders a également révélé que, si près des deux tiers des investisseurs belges (64 %) pensent que le changement climatique aura au moins un certain impact sur leurs investissements, seulement un tiers (34 %) d’entre eux estiment qu’il n’aura que peu ou pas d’impact.

Près des deux tiers des investisseurs belges (65 %) estiment que le changement climatique lié aux activités humaines est un phénomène réel qui affecte le monde, dont 36 % sont convaincus que cet impact sera « significatif ». 5 % des investisseurs belges ont des doutes et disent que le changement climatique lié aux activités humaines n’est pas un phénomène réel.

Motivation à investir durablement

Parmi les investisseurs, quel groupe d’âge est plus motivé par l’investissement durable : les Millennials, la génération X ou les baby boomers ? En Belgique, l’étude sur les investisseurs mondiaux de Schroders révèle un tableau mitigé :
51 % des investisseurs belges de la génération X (38-50 ans) ont déclaré qu’ils tiennent toujours compte des facteurs de durabilité lors de la sélection d’un produit d’investissement, contre 44 % des Millennials (18-37 ans) et 43 % des baby-boomers (51-70 ans).
En revanche, la moitié des baby boomers belges (51 %) ont convenu que leurs investissements individuels pourraient avoir un impact direct en contribuant à un monde plus durable – à l’instar de la génération X (49 %) et des Millennials (48 %).

Près des deux tiers des investisseurs belges de la génération des baby boomers (64 %) conviennent que tous les fonds d’investissement devraient intégrer des facteurs de durabilité et pas seulement ceux construits comme des « fonds d’investissement durable », soit une proportion supérieure à celle des investisseurs de la génération X (48 %) et des Millennials (45 %). 

Label investissement durable de Febelfin

Début 2019, Febelfin, représentant du secteur financier en Belgique, a lancé son propre label d’investissement durable, avant la création d’un label européen. L’enquête Global Investor Study de Schroders a révélé que 92 % des investisseurs belges connaissent le nouveau label Febelfin. Plus d’un quart d’entre eux (27 %) jugent que ce label n’est autre qu’une campagne de marketing pour les banques, 24 % ont déclaré que le label n’est pas assez strict/durable, alors que 25 % estiment que ce label est trop strict et exclut de nombreuses entreprises de qualité.
En ce qui concerne les effets potentiels du label Febelfin sur les produits d’investissement, 21 % pensent qu’il améliorera la transparence, 20 % espèrent qu’il aura un effet positif sur la qualité des produits, mais 19 % craignent qu’il augmente les coûts d’investissement alors que 18 % pensent qu’il les réduira. Le label élargira-t-il le choix de produits d’investissement durable ? 18 % des investisseurs sont d’accord avec cette proposition, alors que 19 % pensent qu’il y aura moins de choix. 14 % sont d’avis que le label Febelfin entraînera une baisse de la qualité des produits.

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